À Montpellier, le terrible calvaire d'un collégien, victime des sévices de son père

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    La cour d'appel de Montpellier rendra sa décision le 8 février Midi Libre - FRANCOIS BARRERE
Publié le , mis à jour

Coups de ceintures, brûlures, visage passé à la râpe à légumes. L'alerte a été donnée en septembre par une infirmière de l'établissement scolaire. Incarcéré, le père de ce garçon de 11 ans demande sa remise en liberté. 

Quand elle s’est rendu compte de la situation, en septembre dernier, l’infirmière du collège, qui pourtant en a vu d’autres, s’est dite "abasourdie". C’est grâce au signalement fait par cette soignante d’un établissement de Montpellier que le calvaire d’un jeune garçon, victime des sévices de son père, a enfin pris fin.

Depuis au moins deux ans, l’enfant était soumis à des punitions extrêmement violentes. Le constat de ses blessures, évoqué mardi 2 février à la cour d’appel de Montpellier, est insoutenable. "Multiples traces de violence, ecchymoses dans le dos et sur les parties du corps non visibles, brûlures", au point qu’il portait "plusieurs couches de vêtements pour atténuer le poids de son sac à dos", raconte la magistrate de la chambre de l’instruction.

"Quand il a été entendu, l’enfant a paru soulagé. Il a évoqué des punitions hors-norme, à la limite de la séquestration, où il devait rester enfermé pendant 24h dans sa chambre avec un seau pour ses besoins naturels." Autres sévices: l’enfant été frappé à coups de ceinture, et a eu le visage râpé avec une râpe à légumes en métal.

Élevé seul par son père

L’enfant a été placé, et l’enquête a montré qu’il était élevé seul, par son père, qui était venu s’installer à Montpellier, pour pallier les carences de la mère, souffrant de graves troubles psychiatriques.

Après être resté mutique en garde à vue, le père de l’enfant âgé de 45 ans, a finalement tout reconnu, et demandé pardon à son fils. Il a expliqué avoir été un père sévère, "suite à une enfance traumatique en Martinique. Je me suis perdu."

"Ce dossier est particulièrement affreux", constate l’avocat général, qui s’oppose à la remise en liberté que demande le père de l’enfant. "On a trouvé une lettre de l’enfant où il envisage de mettre fin à ses jours".

"Ce dossier ressemble furieusement à un dossier criminel, par des préjudices permanents, et peut-être même avec des actes de torture et de barbarie, comme la râpe sur le visage. Nous n’en sommes pas là et nous sommes pour l’instant sur une procédure correctionnelle. Mais je sollicite la prolongation de la détention provisoire."

Il va falloir connaître la véritable dangerosité de cet homme

Le magistrat veut en savoir plus sur la personnalité du père. "Ses explications ne sont pas suffisantes. Il va falloir connaître la véritable dangerosité de cet homme. Cette enquête montre que dans les rues de Montpellier on peut connaître le pire quand on tombe sur le mauvais père, plus ou moins dépressif."

"Nous sommes dans un dossier de l’horreur, mais c’est avant tout un dossier de la misère", réplique Me Jean-Michel Bergon.

"C’est cette misère qui l’amène à cet extrême. Il programmait tout en début de mois, pour que son fils ait assez à manger. Il a fait passer sur son fils toute son angoisse, son stress et son impuissance. On prendra acte de la juridiction, cour d’assises ou cour criminelle mais pour l’instant c’est correctionnel. Ce n’est pas la détention de ce père qui va réparer ce qu’a vécu le fils."

Décision le 8 février.

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