Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Edouard Husson, historien proche de Marion Maréchal, mis en cause pour « harcèlement moral » et « abus de confiance »

Il est poursuivi par onze membres du personnel de sa fondation pour une série de « faits délictuels ».

Par 

Publié le 02 février 2021 à 02h29, modifié le 02 février 2021 à 14h52

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Edouard Husson, à la tribune de la première édition de la convention de la droite, à Paris, en septembre 2019.

Edouard Husson est un peu agacé. L’historien, proche de Marion Maréchal et professeur à l’institut qu’elle a fondé à Lyon, est poursuivi par onze membres du personnel de la fondation qu’il dirige à Paris pour « abus de confiance » et « harcèlement moral ». Les salariés ont saisi le procureur de Paris le 19 janvier pour une série de « faits délictuels », notamment des transferts financiers qui ne semblent guère liés aux activités de la fondation.

M. Husson est depuis juillet 2019 le président du directoire de la Fondation Robert de Sorbon – du nom du fondateur, en 1254, de la Sorbonne. La fondation, une vieille dame reconnue d’utilité publique, délivre des cours de civilisation française depuis 1919, principalement aux étudiants américains, qui sont près de 4 000 à les suivre chaque année.

Le président Husson est un universitaire reconnu, normalien et spécialiste du nazisme, vice-chancelier des universités de Paris jusqu’en 2012, puis vice-président de l’université de recherche Paris Sciences et Lettres, il dirige aussi l’Institut franco-allemand d’études européennes de l’université de Cergy-Pontoise. Et il n’a pas son drapeau dans sa poche. Il collabore à plusieurs médias d’extrême droite, Boulevard Voltaire, Valeurs actuelles ou TVLibertés ; et est professeur et membre du conseil scientifique de l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) de Marion Maréchal. Il a pris la parole à la convention de la droite, en septembre 2019, aux côtés de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen et l’a accompagnée à la National Conservatism Conference de février 2020, à Rome, avec Viktor Orban, le premier ministre hongrois.

Les salariés de la fondation ont commencé à sérieusement s’inquiéter lors de l’élection présidentielle américaine, quand Edouard Husson a multiplié les tweets en faveur de Donald Trump : « Les démocrates veulent la guerre civile » ; « Ils ont tellement peur de Trump, dont ils savent qu’en fait il a gagné l’élection » ; « Au fond, les démocrates et le Parti communiste chinois se ressemblent de plus en plus. C’est juste que les communistes chinois tiennent mieux en main leur société. » Et lors des émeutes du Capitole, l’historien a vu « une extraordinaire manifestation populaire en faveur du président réélu mais victime d’une fraude organisée »

Saisine du procureur

La fondation, dédiée pour l’essentiel aux étudiants américains, s’inquiète de passer pour une officine trumpiste et préférerait une prudente neutralité. Edouard Husson n’en a cure, et son analyse de l’élection américaine sur sa chaîne YouTube (30 000 vues) a fait frémir jusqu’au monde universitaire, qui y dénonce les accents complotistes d’un homme « qui croit au premier degré toutes les âneries du camp Trump ». C’est alors que les salariés de la fondation ont saisi la justice. « Compte tenu de la gravité de la situation et des éléments constitutifs de l’infraction, explique leur avocat, Me Emmanuel Daoud, les salariés n’ont eu d’autre choix que de saisir le procureur pour que la fondation puisse prolonger les missions qui sont les siennes. »

Il vous reste 57.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.