[FRIGO PARTAGÉ] Trois questions à… l’association « En Savoir plus » à l’initiative du projet

Installé depuis ce samedi 30 janvier rue du Hocquet dans le quartier St. Leu, le Frigo partagé est une initiative lancée par les associations En Savoir plus et les Robin.e.s des bennes. Né il y a quelques années dans le XVIIIe arrondissement de Paris, le concept de Frigo solidaire ou partagé s’est répandu un peu partout comme à Lille ou à Amiens, d’abord au Sobrero café et depuis fin janvier rue du Hocquet.

Jihane Miladi de l’association En Savoir plus revient avec nous sur ce projet amiénois de lutte contre le gaspillage alimentaire.

1.Les Robin.e.s des bennes et l’association En Savoir plus, sont à l’origine du projet; avez-vous eu du mal à installer ce frigo partagé et à le concevoir ?

Nous n’avons eu aucun mal à concevoir ce projet et à le rêver avec nos ami.e.s des Robin.e.s des Bennes car nous partageons les mêmes valeurs anti-gaspi et solidaires. Du côté des financeurs, nous avons reçu le soutien de la Fondation Harmonie Mutuelle, de la DREAL Hauts-de-France, de la DRJSCS et nous sommes lauréat des coups de cœurs solidaires de la SNCF. Un partenariat monté en 2019 avec les magasins Biocoop nous a également permis de financer ce projet et de le concrétiser.

Cependant, il est vrai que la COVID 19 est venue perturber la mise en œuvre du projet « Extras tes restes ! ». Initialement nous avions prévu de mettre en place ce frigo au printemps 2020 et la situation sanitaire nous a contraints à repousser une première fois l’inauguration au mois d’octobre.

Puis la Mairie d’Amiens n’a pas validé le lieu initial d’installation (à savoir le Quai Bélu), du fait qu’un commerçant sur l’ensemble des commerces s’y trouvant n’y tenait pas. Il en fallait plus pour nous freiner.

Nous sommes entrés en relation avec le FEU(Foyer Evangélique Universitaire), et après un travail d’équipe et de concertation avec les services municipaux nous avons ensuite proposé son emplacement actuel, rue du Hocquet, à quelques mètres du quai.

Nous avons pu ainsi revoir et co-construire le projet avec cette asso étudiante qui partage entre autres nos valeurs environnementales et solidaires basées sur l’entraide et nous sommes très heureux.ses de pouvoir avancer aujourd’hui avec eux.

2.La fermeture des restaurants a-t-elle changé l’utilisation du frigo et la perception du projet ?

Le projet a toujours été très bien perçu par toutes les personnes ou institutions que nous avons pu rencontrer. Nous pensons d’ailleurs qu’il y avait une grande attente des amiénois.es sur ce point.

Ce n’est pas le premier frigo partagé qui existe, puisque Nordine du Sombrero Café a installé le sien depuis quelques temps déjà mais justement, son établissement est fermé et notre frigo – accessible depuis l’espace public – devait venir compléter sa formule.

Aujourd’hui il est donc seul à exister tant que les bars et restaurants demeurent fermés. Concernant les restaurateurs plus précisément, cela repousse notre travail d’accompagnement dans la demande de l’agrément spécifique qui leur permettra de faire don de leurs invendus car il est vrai que nous souhaitions pouvoir faire également appel à eux. Ce n’est que partie remise et nous avons hâte de pouvoir travailler avec eux quand tout ça sera derrière nous.

3.Pour reproduire l’initiative ailleurs, que préconisez-vous ?

Plusieurs alternatives existent en France, nous avons fait le choix de rester indépendant.e.s et de construire une offre sur mesure, adaptée au terrain et aux potentiels de l’espace où celui-ci serait installé.

Le prérequis ? Une super équipe de bénévoles motivée car il faut savoir que le frigo nécessite des relevés de température quotidiens et un nettoyage très régulier.

C’est d’ailleurs la base même du projet, nous intervenons sur le montage logistique, administratif et prévoyons un suivi sur la première année mais nous souhaitons avant tout que ce frigo puisse vivre indépendamment via l’énergie des habitants.

Par ailleurs nos deux associations souhaitent dans le futur installer d’autres frigos dans d’autres quartiers d’Amiens et pourquoi pas sur les communes de la métropole. Nous encourageons donc toutes les personnes ou structures qui sont intéressées par ce projet à nous contacter !

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