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La pandémie de coronavirus dope le marché des sextoys

Par
  • France Bleu

Avec la pandémie de coronavirus et les confinements qui ont été décrétés, les gérants de sex-shop ont vu leurs ventes s'envoler en 2020. Pour certains, cela a même permis d'éviter la crise économique.

Des sextoys en vente à Nice, le 9 février 2013, lors du salon érotique Eropolis (illustration). Des sextoys en vente à Nice, le 9 février 2013, lors du salon érotique Eropolis (illustration).
Des sextoys en vente à Nice, le 9 février 2013, lors du salon érotique Eropolis (illustration). © AFP - Valéry Hache

La pandémie de coronavirus et les confinements n’ont pas eu que des impacts négatifs : en effet, le marché des sextoys est en pleine expansion. L’année 2020 a été marquée par un boom des ventes de ces produits, notamment à cause de la distanciation imposée dans le cadre de la pandémie et la limitation des déplacements. Cet engouement concerne les célibataires comme les couples. 

Jusqu’à 185% de ventes supplémentaires

Ainsi, le groupe allemand Wow, qui possède sept marques, a vu les ventes de son "Womanizer" - un stimulateur clitoridien – multipliées par trois dans le monde et plus de deux fois (+153%) en France. Performance similaire pour une autre marque du groupe, "We Vibe" - spécialisées dans les sextoys connectés pour les couples – qui voit ses ventes grimper de 113% dans l’Hexagone. De son coté, la marque suédoise Lelo a vu son marché européen croître de 10%. 

L’effet des confinements n’est pas étranger à ces chiffres. En effet, comme le soulignait France Bleu Paris fin octobre 2020, l’annonce du second confinement a dopé les ventes de certaines boutiques de manière exponentielle : +136% en deux jours chez Passage du désir, par exemple. "Ce sont les chiffres d’une grosse journée de Noël", racontait à l’époque le fondateur de la société (cinq boutiques dans la capitale), Patrick Pruvot. Même constat fin 2020 du côté de Metz, où une chaîne de magasins a vu ses ventes s’envoler de 185%. Parmi les produits qui y ont la cote, les sextoys connectés, qui peuvent s’utiliser à distance. "Des clients peuvent s’amuser ensemble, même s’ils sont confinés séparément ou que l’un est en télétravail et l’autre non", expliquait alors la responsable de Pink plaisir, Aline Vincent. Elle constatait aussi un fort intérêt pour les appareils entièrement dédiés au plaisir féminin. 

Le confinement leur donne envie de se lâcher

Alors pourquoi les Français ont-ils franchi le pas à l’occasion d’un moment aussi particulier qu’un confinement ? "C’est un peu comme si le confinement leur donnait envie de se lâcher", analysait au mois d’octobre 2020 Patrick Pruvot. "La plupart des clients nous disent qu’ils veulent passer un confinement agréable avec leur conjoint, et même parfois en solo", complétait le responsable de l’un des "love stores" de la marque Passage du désir, Frédéric Lavaud.

L’attrait a même probablement été plus marqué sur le second confinement, avec le souvenir des mois de mars, avril et mai pas toujours faciles à vivre. "A force de se retrouver confinés ensemble, les gens ont eu envie d’explorer de nouvelles choses car on a forcément une routine qui s’installe", expliquait de son côté Aline Vincent, disant noter de la "curiosité" chez ses clients.

Un amortisseur de la crise économique pour certains

Ce regain de dynamisme pour le marché des sextoys a permis à de nombreux commerçants de se maintenir à flot alors que le secteur du commerce indépendant a beaucoup souffert de la crise sanitaire. "Le confinement a libéré les gens", jugeait ainsi le 22 janvier Robin, responsable d’un sex-shop à Limoges. "On travaille quand même, et bien", notait-il sur France Bleu Limousin. "Financièrement, on voit le bout du tunnel. Il est loin encore mais on l’aperçoit." Pour lui, le port du masque a aussi permis à certains d’oser pousser la porte de sa boutique.

Des sextoys en bois
Des sextoys en bois © Radio France - Pierre MARSAT

A Fléac, près d’Angoulème, c’est un fabricant de sextoys qui a vu ses ventes bondir. Son chiffre d’affaires annuel a doublé. "Le premier confinement était un peu inquiétant au début. Les quinze premiers jours, tout était mort", racontait Pascal à France Bleu La Rochelle au mois de novembre 2020. "Au fil des jours, c’est revenu." Jusqu’à devenir un véritable rush, pendant deux mois. Les affaires se sont calmées au déconfinement, avant de repartir lors du second. Cet homme fabrique des sextoys en bois depuis 2008 : au début, c’était pour avoir un complément ; aujourd’hui, c’est son activité principale.

Preuve que les sextoys ne sont plus un tabou, 180 packs érotiques ont été offerts aux soignants de réanimation de l’hôpital d’Avignon au mois de novembre 2020. Des packs "réconfort", selon les mots d’un magasin érotique du Pontet, pour les remercier de leur engagement tout au long de la crise sanitaire. Il faut dire que les marques ont tout intérêt à saisir l’occasion de ce regain d’intérêt pour leurs produits : selon une étude Kantar publiée en 2018, le marché du sexe pèserait 50 milliards de dollars, dont la moitié pour les seuls sextoys. Un chiffre qui pourrait même atteindre les 70 milliards d’ici quelques années.

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