Existe-t-il une culture du viol ?

Le Verrou : scène galante ou violence conjugale ? - Jean-Honoré Fragonard
Le Verrou : scène galante ou violence conjugale ? - Jean-Honoré Fragonard
Le Verrou : scène galante ou violence conjugale ? - Jean-Honoré Fragonard
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Quelques semaines après l'affaire Duhamel, la parole des victimes d'inceste et celle de #MeTooGay se joignent à celle du mouvement #Metoo. L'ampleur des témoignages induit-il une lecture systémique de ces violences ? Le concept de "culture du viol" est-il pour autant pertinent ?

Avec
  • Florian Vörös Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lille, membre du laboratoire Gériico
  • Eugénie Bastié Journaliste et essayiste
  • Valérie Rey-Robert Militante féministe, autrice et animatrice du blog Crêpe Georgette

La nouvelle vague du mouvement #MeToo, avec la multiplication des hashtags #MeTooInceste et #MeTooGay, en particulier depuis la parution début janvier du livre de Camille Kouchner, conduit à s’interroger à nouveau sur les violences sexuelles et ce qui les rend possibles. La récente suspension de comptes Twitter de féministes qui avaient créé le #commentfaitonpourqueleshommescessentdevioler a provoqué une discussion très vive sur les réseaux.

C’est aussi ce qui a fait revenir dans le débat l’expression " Culture du viol " : que représente-t-elle ? Pourquoi est-elle débattue ?

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Les idées reçues sur les violences sexuelles, les violeurs et les victimes, se transmettent de génération en génération, évoluent avec le temps, imprègnent toute la société. C’est pourquoi il s’agit d’une culture du viol. - Valérie Rey-Robert

Je pense qu'il y a une asymétrie du désir masculin et du désir féminin et que le travail de la culture consiste à élaguer et brider la pulsion masculine. À mon sens, le viol surgit justement dans l'absence de culture, il est pulsionnel avant d’être culturel. - Eugénie Bastié

C'est justement la spécificité de la culture du viol à la française : reposant sur l'élitisme culturel français, elle nous amène à voir uniquement les violences sexuelles dans la culture populaire et prétendrait que la culture française avec un grand C ne serait pas violente. - Florian Vörös

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