Bruno Mégret tacle le «manque de crédibilité» du FN

 

Bruno Mégret tacle le «manque de crédibilité» du FN

    «En réserve de la politique» depuis maintenant six ans, Bruno Mégret reprend la parole. L'ex-numéro 2 du FN, rival de Jean-Marie Le Pen à l'origine d'une guerre fratricide au sein du parti d'extrême droite à la fin des années 90', revient ce lundi sur la percée du FN aux dernières municipales dans une interview à parismatch.com.

    «Une progression significative» due, à le lire, à l'application de la stratégie qu'il avait lui-même théorisée voilà des années. «Il est indéniable qu'elle (NDLR : Marine Le Pen, la présidente du FN) a mis en Å?uvre deux axes qui étaient les miens lorsque j'étais au FN et ensuite au MNR (NDLR : le Mouvement national républicain qu'il a fondé après la scission avec le FN)» : «la dédiabolisation» et «l'enracinement territorial».

    «La diabolisation perd de sa force»

    Résultat, estime le haut fonctionnaire, «la diabolisation est de moins en moins crédible», «la diabolisation perd de plus en plus de sa force». «Parce que Marine Le Pen n'imite pas son père en multipliant les provocations, même si elle gère son parti un peu comme lui», glisse-t-il.

    Il minimise toutefois la performance de son ancien parti aux municipales 2014 : «La configuration actuelle est tout à fait différente de celle de 1995 (...). Les villes avaient été conquises de haute lutte. Aujourd'hui, ce sont plutôt les digues qui cèdent ici ou là face à la marée qui monte.»

    Même s'il dit se «réjouir» des derniers résultats du Front national, Bruno Mégret ne se montre pas tendre. «Le félon», comme il fut surnommé par le clan Le Pen, juge que «le FN actuel, c'est le discours ancien de Jean-Marie Le Pen réorienté à gauche sur le plan économique». De toute façon, tranche-t-il, «sur la question de l'économie ou celle de l'Europe, le projet du FN manque de crédibilité».