Crédit immobilier : les taux battent des records à la baisse en avril
Les banques ont de nouveau baissé leurs taux de crédit immobilier. En même temps, elles ont tendance à allonger la durée de traitement des demandes de prêts.
Par Hélène Dupuy
L’heure de la fin de la chute des taux n’a pas encore sonné. Ils ont de nouveau connu un vrai recul en avril, d’environ -0,12%. Avec cette baisse conséquente, les emprunteurs les plus solvables peuvent désormais prétendre à des taux proches des records affichés en mai 2013 : 2,10 % sur 10 ans, 2,50 % sur 15 ans, 2,70 % sur 20 ans et 3,10 % sur 25 ans pour les bons dossiers.
Cette baisse a permis aux banques de relancer la concurrence pour la conquête d’un nouveau type de clientèle. Parmi les profils recherchés, figurent en priorité les primo accédants pour lesquels les banques développent des offres spécialement dédiées. « Pour les emprunteurs, c’est une véritable opportunité car ces taux historiquement bas résolvabilisent enfin, mais pour quelques mois seulement, certains acquéreurs comme les primo accédants. Et ils donnent une seconde chance aux tenants de crédits plus anciens, qui avaient trop tardé à faire racheter leur crédit en 2013, de renégocier leur prêt immobilier à des taux ultra compétitifs », souligne AB Courtage.
La raison de cette chute : la baisse de l’OAT 10 ans (obligation assimilable du trésor), largement répercutée par les banques sur leurs taux de crédit immobilier. Pour déterminer le niveau des taux fixes de crédit immobilier, les banques se basent en effet sur les taux d’emprunt d’Etat sur les marchés obligataires. Or, au 12 mars dernier, le taux OAT 10 ans s’établissait à 2,14 % après un recul de 0,35 % depuis le début de l’année. Fin mars, il tombait même à 2,05%.
Les conditions d’octroi des crédits restent strictes
Cependant, les banques, qui doivent aussi appliquer les nouvelles règles prudentielles, restent sélectives. Le plus souvent, un apport d’un minimum de 10% incluant les frais de notaires est requis. La qualité du bien financé est également prise en compte par les établissements prêteurs, inquiets d’une baisse des prix de l’immobilier. « Les conditions d’octroi des crédits restent relativement strictes et certains établissements bancaires ont même durci à la fois leurs critères et leur process d’analyse des dossiers des candidats à l’acquisition », avance Joël Boumendil, fondateur et PDG du groupe ACE Crédit. Ainsi, un allongement sensible des délais de réponses a été constaté chez ce courtier en crédit. qui « négocient davantage avant d’acheter un bien. Et cela fonctionne puisqu’ils obtiennent en moyenne 10 à 15 % de remise par rapport au prix initial, voire davantage selon les surfaces », poursuit Joël Boumendil.