En Irak, les militaires traquent encore les djihadistes de l'EI

Soldats après un attentat à la bombe à Bagdad, le 21 janvier

© SABAH ARAR - AFP

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Par W. F., avec Noé Pignède

Le califat autoproclamé du Groupe Etat islamique "en Syrie et au Levant" n’existe plus depuis près deux ans, il n’a plus de territoire, et beaucoup de ses chefs ont été abattus par la coalition internationale ces dernières années. Mais l’organisation n’est pas morte, loin de là. Selon un rapport de l’ONU publié début février, l'"insurrection" de l’organisation djihadiste Groupe Etat islamique perdure en Syrie et en Irak. Elle disposerait même toujours de "10 000 combattants actifs", dont "quelques milliers de combattants terroristes étrangers".

Ce rapport, qui n’étonne pas les spécialistes, insiste également sur la "menace latente" représentée par les djihadistes emprisonnés et par leurs familles se trouvant dans des camps de déplacés des forces kurdes, notamment celui d’Al-Hol.

Ainsi, depuis le début de l’année, les attentats se multiplient en Irak ; un attentat à la bombe a fait 30 morts il y a une dizaine de jours sur un marché de Bagdad. Ces actes sont en général perpétrés par des cellules clandestines. Des militaires irakiens mènent régulièrement des opérations antiterroristes, pour traquer ces djihadistes, cachés dans les montagnes du nord de pays.

"Toute la zone est censée être sous notre contrôle", explique le général Al Soudani, posté sur ce difficile terrain d’action. "Mais des djihadistes se cachent toujours dans des trous… Ils sont très durs à attraper ! On a du mal à les localiser, car la vallée est vaste et difficile à contrôler."

Des terroristes bien cachés 

Dans cette vallée rocailleuse, Daesh (le nom donné au groupe Etat islamique, ndlr) reprend des forces et multiplie les attentats : le mois dernier, 8 soldats de l’unité du général Al Soudani sont morts dans une embuscade.

Les militaires sautent un à un des voitures et se dispersent dans la brousse. Pour faire sortir les djihadistes de leurs planques, ils déclenchent de grands incendies, qui embrasent toute la campagne. Leur recherche se poursuit dans un nuage de fumée.

Vérifiez qu’il n’y a pas de civils ni de bergers

Sous les roseaux en flamme, les soldats découvrent deux cachettes de Daesh : des caves, remplies de munitions, de couvertures et de médicaments. Les djihadistes viennent de partir. Les mitrailleuses tirent au hasard pour les faire fuir.
"Attention ! Éloignez-vous messieurs. Nous allons tirer… " Les soldats mettent en garde. Au talkie-walkie de l’un d’entre eux, la voix d’un collègue : "J’entends des enfants qui pleurent mon commandant. Je les vois. Ils sont juste devant moi." Le général Al Soudani répond : "Si vous devez tirer, vérifiez qu’il n’y a pas de civils ni de bergers ! Rapprochez-vous avant de tirer sur les cibles. N’utilisez pas d’arme lourde. La dernière fois, une voiture de civile a été visée par erreur."

Mais comme à chaque fois ou presque, les combattants de Daesh échappent aux militaires irakiens. Ces derniers sont peu nombreux, trop lents, mal informés. Très peu d’informations fiables remontent jusqu’aux oreilles des forces de sécurités dans cette région reculée. La guerre contre Daesh est loin d’être terminée : les terroristes qui se terrent dans ces montagnes parviennent à nouveau à organiser des attentats jusqu’en dans la capitale Bagdad.

 

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