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Lézard ou feuille ? Ce "gecko satanique" est passé maître dans l'art du camouflage

lézard
Le gecko satanique à queue en feuille ou Uroplatus phantasticus est une espèce endémique de Madagascar. © Bbb/Getty Images

ÉTRANGES CRÉATURES. Chaque semaine, GEO vous propose de partir à la découverte d'une espèce aux capacités étranges, insolites ou extraordinaires. Pour ce troisième épisode, focus sur le gecko satanique, un lézard malgache qui a érigé le camouflage au rang d'art.

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Nom : Gecko satanique à queue en feuille ou Uroplatus phantasticus
Localisation : Madagascar
Signe particulier : A développé un remarquable mimétisme qui permet à son corps de ressembler à une feuille morte

Pour survivre en toute tranquillité dans la nature, il faut parfois savoir passer inaperçu. En particulier quand on évolue dans un milieu où les prédateurs grouillent. Et quoi de mieux qu'un bon camouflage pour échapper aux appétits voraces ? Le gecko satanique à queue en feuille est là pour en témoigner.

Ce lézard insectivore est endémique de Madagascar et évolue dans les forêts humides où il passe la majeure partie de son temps perché dans les arbres. Avec ses dix centimètres de long à peine (queue comprise) et ses moins de dix grammes, l'animal fait figure de poids plume. Et de snack facile pour les oiseaux, rats ou serpents qui partagent son milieu.

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Mais Uroplatus phantasticus a développé une stratégie des plus efficaces pour leur échapper. En plus de ne s'activer que la nuit - il est exclusivement nocturne -, le reptile arbore un remarquable camouflage.

La ressemblance parfaite avec une feuille morte

Tous les geckos du genre Uroplatus présentent une coloration qui leur permet de se fondre dans leur environnement. Le gecko satanique lui, a cependant érigé son mimétisme au rang d'art. Son corps entier ressemble à une feuille. Les couleurs changent en fonction des spécimens. Elles peuvent aller de l'orange au marron en passant par le jaune et le beige.

Mais la teinte la plus répandue est le brun tacheté de petits points noirs. Elle permet à la bête de ressembler de façon bluffante à une feuille morte. Loin de se contenter d'une simple couleur pour donner le change, le corps du gecko va jusqu'à reproduire les nervures et est prolongé d'une queue plate qui imite parfaitement l'apparence d'une feuille morte.

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Perché sur une branche, le gecko Uroplatus phantasticus peut facilement passer inaperçu comme ce spécimen photographié dans le parc national d'Anjozorobe à Madagascar.   Guenter Fischer/Getty Images

Lorsqu'un prédateur est dans les parages, le reptile n'hésite pas à s'aplatir pour se fondre encore davantage dans son milieu. Il peut même volontairement se séparer de sa queue pour parfaire l'illusion. Ce camouflage très réussi n'a pas échappé au zoologiste belge, George Albert Boulenger, qui a décrit pour la première fois l'espèce en 1888.

C'est d'ailleurs cette particularité qui a inspiré son nom latin phantasticus qui signifie "imaginaire", "irréel". Pour le côté "satanique" en revanche, c'est plutôt vers les yeux de la bête qu'il faut regarder. Ils sont en effet surmontés de petites crêtes dressées qui rappellent des cornes. D'où son nom en anglais de "satanic leaf-tailed gecko".

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Le mimétisme n'est pas qu'une arme bien précieuse pour échapper aux prédateurs. Elle permet aussi au carnivore de chasser ses proies en toute discrétion. En plus de ses pattes adhésives qui l'aident à crapahuter à travers la végétation et se tenir en équilibre.

Espèce en déclin

Uroplatus phantasticus est malheureusement un reptile à la situation fragile. Comme pour de nombreuses espèces endémiques, des études ont montré qu'il ne pouvait évoluer que dans un environnement très spécifique et qu'il était vulnérable aux changements et à la perte de son milieu naturel.

Si l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l'espèce dans la catégorie "Préoccupation mineure", elle juge que sa population est en déclin constant. Parmi les menaces, figurent donc la dégradation de l'habitat et la déforestation qui exercent une pression constante sur la biodiversité de Madagascar.

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En décembre 2019, une étude a dressé un bilan inquiétant pour les forêts de l'île rouge. Depuis les années 1950, Madagascar aurait déjà perdu 44% de sa couverture forestière. Les auteurs ont estimé que si la déforestation continue au rythme actuel, l'habitat des lémuriens, autres espèces endémiques de l'île, pourrait chuter de 81% d'ici 50 ans.

Néanmoins, le gecko satanique est également mis en danger par le trafic d'animaux de compagnie. Son apparence insolite a fait de lui une espèce populaire en captivité. Et les collectes illégales de spécimens sauvages perdurent pour alimenter la demande. En 2004, le WWF a même classé les reptiles parmi les "10 espèces les plus convoitées".

Depuis, Uroplatus phantasticus a été intégrée à l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Son commerce est donc autorisé mais soumis à des permis.

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