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Hong-Kong : les vaches sauvages menacées par l'essor du tourisme local

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Un vache s'invite sous un campement, sur l'île Grass ou Tap Mun, à Hong Kong, le 30 janvier 2021 © AFP/Daniel SUEN

Beaucoup espèrent que l'année du boeuf qui débute sera celle de l'abondance. Mais c'est mal parti pour les vaches sauvages d'une petite île hongkongaise, envahie à cause de la pandémie par des randonneurs en mal de grands espaces, et qui en piétinent les pâturages.

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Il n'y a pas si longtemps, la bien- nommée Tap Mun - ou Grass Island ("l'île couverte d'herbe") - était connue pour ses vertes prairies qui dévalaient gentiment vers la mer de Chine méridionale, offrant un cadre idyllique aux bovins qui paissaient placidement au détour de ses sentiers. Désormais, c'est à peine s'ils trouvent suffisamment de brins d'herbes à brouter car sous les crampons des randonneurs du dimanche, les herbages ont laissé la place à des étendues pelées de sols poussiéreux.

On l'ignore généralement à l'étranger, mais Hong Kong n'est pas qu'une forêt bondée de gratte-ciels tous plus hauts les uns que les autres. C'est aussi un vaste territoire couvert à 75% de campagnes et de parcs naturels. Sa faune ne se limite pas aux cobras, sangliers, macaques et autres cacatoès. Elle compte aussi quantités de vaches sauvages descendant de spécimens d'élevage relâchés dans la nature.

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L'une de ses populations les plus célèbres est celle de Tap Mun, une île située dans l'extrême Nord-Est du territoire, géographiquement plus proche de la Chine continentale que des tours du coeur financier de Hong Kong. Gagner cette île où vivent toujours des dizaines de familles de pêcheurs implique une grosse heure de bus au travers du parc de Sai Kung, puis une demi-heure de kai-to, un petit ferry passant trois fois par jour tout au plus. Une odyssée que n'entreprenaient auparavant que les randonneurs et campeurs les plus motivés.

Avec la pandémie, les îles reculées prises d'assaut par des marcheurs qui n'en peuvent plus de la promiscuité

AFP
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C'était avant que la pandémie n'interdise aux Hongkongais de voyager, ne leur laissant d'autre choix que d'explorer les trésors de leur patrimoine.

Voilà un an que parcs, sentiers de grande randonnée et îles reculées sont pris d'assaut par des marcheurs qui n'en peuvent plus de la promiscuité. Et c'est ainsi que les vaches sauvages de Tap Mun ont assisté impuissantes à la raréfaction de leur pitance.

"Tout à coup, sont arrivées des foules qui piétinaient l'herbe", déplore Ho Loy, à la tête de la Lantau Buffalo Association, une association luttant pour la protection des vaches et buffles sauvages.

Partout sur l'île, les sentiers de randonnée se sont élargis, rognant sur ce qui était naguère un épais matelas d'herbe. Le terrain de camping, où les vaches avaient l'habitude de venir brouter, n'est plus qu'un champ de poussière.

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"La zone a été trop piétinée", explique Mme Ho. "Le problème ne se limite pas à l'herbe qui a disparu. Il y a aussi la couche superficielle de sol sur laquelle l'herbe poussait qui est partie. C'est une catastrophe d'un point de vue écologique". La situation est telle que des associations acheminent désormais du fourrage sur l'île.

Certaines vaches ont un estomac bizarre, comme gonflé. Cela indique qu'elles ont des quantités de plastique dans leur tube digestif
AFP

Chaque mois, Mme Ho anime un atelier pour former des volontaires à la récolte du foin. Récemment, elle s'est rendue avec eux dans un village rural de Hong Kong où elle leur a appris pendant trois heures à manier la faucille.

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Une fois de retour sur Grass Island, il n'a pas fallu attendre longtemps pour que les troupeaux de vaches viennent prendre leur repas. Car faute d'herbe, les bovins se tournent de plus en plus vers les humains pour obtenir leur nourriture, quand ils ne vont pas faire les poubelles laissées par les promeneurs.

"Nous avons vu des vaches fouiller dans les détritus", s'offusque Jennifer Wai, qui a participé pour la première fois à l'atelier avec son mari. "Nous en avons vu essayer de manger des bonbons qui se trouvaient dans une boîte. Elles ont avalé la boîte avec. C'était triste à voir".

Mme Ho veut aussi sensibiliser les visiteurs qui nourrissent ces bêtes qui se laissent facilement approcher. "Cela peut être dangereux", dit-elle. "Certaines vaches ont un estomac bizarre, comme gonflé. Cela indique qu'elles ont des quantités de plastique dans leur tube digestif".

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GEO (avec AFP)
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