Noémie Madar : "Un antisémitisme du quotidien s'est installé dans la rue, dans les écoles, les universités"

Noémie Madar ©AFP - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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A l'occasion d'une cérémonie commémorative à la mémoire d'Ilan Halimi, décédé il y a 15 ans, Noémie Madar, Présidente de l'Union des Etudiants Juifs, de France est notre invitée 6h20

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  • Noémie Madar Présidente de l'Union des Etudiants Juifs de France

Jeudi, Jean Castex a évoqué la hausse de l'antisémitisme en France, parlant de "petits gestes sales du quotidien". Pour Noémie Madar, présidente de l'UEJF, "c'est ça, la réalité de l'antisémitisme en France : les mots sont assez bien choisis. Depuis 15 ans, nous avons connu l'assassinat d'Ilan Halimi, puis les attaques de l'école Ozar Hatorah, de l'Hyper Casher (...) mais il y a un antisémitisme du quotidien qui s'est installé, dans les universités, dans la rue, ou à l'école". 

"En 2020, il y a eu 44 agressions antisémites, soit autant qu'en 2019, alors que nous avons été confinés pendant six mois", déplore-t-elle, ainsi qu'une hausse de la haine en ligne : "Cela fait des années que les réseaux sociaux sont envahis par la haine, et que les GAFA refusent de modérer cette haine. La crise du Covid a permis une explosion de cette haine mais aussi une meilleure exposition". En décembre par exemple, une candidate de Miss France a été victime d'un torrent d'insultes sur les réseaux sociaux : "Malheureusement ça ne m'a pas étonnée", affirme Noémie Madar, "ça a donné une visibilité immense à cette question, mais dans les universités, dans les écoles, souvent quand, en tant que juif, on dit qu'on a de la famille en Israël, ça provoque des insultes, ou une stigmatisation". 

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"La lutte passe par trois points concrets : la prévention, la formation et la sanction", explique-t-elle, déplorant que le caractère antisémite (mais aussi raciste ou homophobe) "est très peu retenu par le parquet ou par les juges". "L'arsenal législatif existe (...), mais il faut qu'il soit appliqué, que les juges se rendent compte que le caractère raciste, antisémiste ou homophobe est primordial, à la fois pour la victime, mais aussi pour éviter l'impunité". 

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