► À partir de quand les médecins pourront-ils vacciner ? Comment prendre rendez-vous ?

La vaccination par les médecins généralistes doit commencer le 25 février. Il faudra prendre rendez-vous directement auprès de son médecin généraliste. « Chaque médecin s’organisera comme il l’entend, il peut utiliser une plateforme type Doctolib s’il le souhaite », précise Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Lors d’une conférence de presse tenue le 16 février, le fondateur de la plateforme Doctolib, Stanislas Niox-Château, avait annoncé le déploiement d’un module « Doctolib vaccination » afin de simplifier la prise de rendez-vous pour cette nouvelle étape. « Plus d’un médecin généraliste sur deux n’a pas de secrétaire », a-t-il rappelé, en précisant que 18 000 généralistes prévoient d’utiliser le module.

► Quelles sont les personnes concernées ? Quel vaccin sera employé ?

Le public visé par cette nouvelle phase est celui des personnes âgées de 50 à 64 ans présentant des comorbidités (obésité, diabète, cancer ou maladie respiratoire). Les doutes sur l’efficacité du vaccin AstraZeneca au-delà de 65 ans ont conduit la Haute Autorité de santé (HAS) à ne pas le recommander pour les plus âgés.

S’agissant de l’approvisionnement, 700 000 doses doivent être livrées le 17 février, puis 1,3 million de doses à la fin du mois. « Au-delà du 1er mars, la visibilité du gouvernement est limitée », commente Jean-Paul Ortiz. La direction générale de la santé a précisé, dans son instruction du 12 février, que « chaque médecin disposera d’un seul flacon lors de la première livraison (semaine du 22 février), et de deux ou trois flacons maximum pour la deuxième livraison (semaine du 1er mars) ».

Le vaccin AstraZeneca présente l’avantage, par rapport aux vaccins Pfizer et Moderna, de pouvoir être conservé à température ambiante pendant six heures. Distribué par flacons de 10 doses, il nécessite l’organisation de rendez-vous groupés de patients. « Les médecins auront intérêt à s’organiser à plusieurs dès lors que l’un d’entre eux a prévu d’aller récupérer des doses », explique Jean-Paul Ortiz.

Seconde option : le médecin s’organise pour garantir la chaîne du froid, récupère les flacons dans une pharmacie avec une pochette isotherme et stocke les doses dans un réfrigérateur, entre 2 et 8 degrés. Dans ce cas, la durée de conservation est de 48 heures, ce qui laisse davantage de marges de manœuvre pour réaliser les 10 vaccinations.

D’après Marie Msika, généraliste à Paris, « la majorité des médecins de ville feront le choix de vacciner d’un coup sur une plage horaire dédiée, le stockage du vaccin dans un réfrigérateur pouvant poser des problèmes de sécurité ».

En outre, le vaccin AstraZeneca doit être administré en deux fois. La HAS préconise un espacement de 9 à 12 semaines entre les deux doses du vaccin et rappelle que « dans tous les cas, l’administration de la deuxième dose du vaccin reste absolument nécessaire ». Enfin, la DGS recommande « de placer le patient sous surveillance pendant au moins 15 minutes après la vaccination » afin de détecter d’éventuelles réactions allergiques.

► Pourra-t-on se faire vacciner chez les pharmaciens ?

Chargés dans un premier temps de l’approvisionnement, les pharmaciens devraient pouvoir commencer à vacciner début mars, mais la date précise n’a pas encore été fixée, ce que regrette la profession, qui a exprimé une certaine impatience. « Le ministre de la santé n’a toujours pas signé l’arrêté autorisant les pharmaciens à prescrire et administrer ce vaccin », a déploré la Fédération des pharmaciens d’officine dans un communiqué du 12 février.

L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine a pour sa part estimé, le 13 février, que « le renforcement de la couverture vaccinale ne sera possible que si tous les professionnels de santé sont associés », mettant en avant la relation de confiance qu’ont les pharmaciens avec leurs clients.

Les pharmaciens se sont inquiétés d’un nombre insuffisant de médecins inscrits pour administrer les doses la semaine prochaine : selon leurs estimations, il faudra enregistrer 70 000 médecins d’ici au 17 février à 23 heures. Philippe Besset, président de la FSPF, a alerté, en début de semaine, sur le fait qu'« on est très en dessous » et que « si on n'arrive pas à les trouver, on risque de ne pas utiliser les doses ».