Doubs Soupçonnés de prendre l’avion avec des explosifs, ils sont privés de vacances
Cet habitant d’Avanne-Aveney, à côté de Besançon, ne veut pas dramatiser. Après tout, être privé de vacances aux Canaries, cela n’arrive qu’aux gens aisés. Mais tout de même, on ne souhaiterait à personne ce qui lui est arrivé.
Le 6 février dernier, le trentenaire et sa compagne bouclent leurs valises, attrapent leurs planches de surf et mettent le cap sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse où un avion les attend. Grâce à la compagnie Easy-Jet, ils seront à Tenerife dans quelques heures. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.
Suspicions et incompréhension
« Nous avions enregistré nos sacs pour la soute et attendions pour passer dans la zone d’embarquement quand on nous a fait comprendre qu’il y avait un problème avec notre bagage à main », raconte Benoît Maillard-Salin.
« On nous a demandé de nous mettre sur le côté et un représentant de l'entreprise de sécurité nous a dit que nous étions soupçonnés de transporter des explosifs. » Le couple, qui n’a rien à se reprocher, tombe des nues.
Une batterie de lampe frontale
« Je crois qu’ils se sont trompés en voyant au scanner, à l’intérieur de notre sac, une batterie de lampe frontale collée à une souris d’ordinateur avec un fil. Peut-être que cela ressemblait à un explosif », détaille le malheureux vacancier. « Mais nous leur avons demandé d’ouvrir le sac pour vérifier et personne ne l’a fait. » Sorti de la file d’attente, le couple a vu tous les passagers passer devant eux.
Benoît Maillard-Salin assure avoir été bloqué par la société de sécurité chargée de gérer l'accès à la zone d’embarquement. Ils ont tellement été retenus qu’ils ont fini par voir l’aéronef décoller sans eux.
Demande vain de remboursement
Dix jours plus tard, les amoureux-surfeurs n’ont pas digéré d’être restés sur le tarmac. « On avait fait nos tests Covid, on était arrivés deux heures avant l’embarquement comme le conseille la compagnie aérienne », ajoute Benoît Maillard-Salin qui demande le remboursement intégral de ses billets, soit 450 euros, plus des frais annexes liés à son déplacement à l’aéroport de Bâle-Mulhouse et à une location de voiture pour 10 jours à Tenerife.
Bientôt au tribunal ?
« Concernant notre cas, il y a eu une défaillance entre la société de sécurité, la compagnie aérienne et l’aéroport », résume le Doubien qui pousse son raisonnement : « On a laissé l’embarquement se faire normalement alors que nous avions été mis de côté et qu’on nous soupçonnait de monter dans l’avion avec des explosifs, c’est incompréhensible », résume-t-il.
Privés de vacances au soleil, le couple a désormais du temps. Notamment pour demander réparation devant la justice « Nous avons contacté un avocat », explique l’Avannais. « Il s’agit d’un différend entre nous et une entreprise, le dossier pourrait être examiné par le tribunal de commerce de Mulhouse. »
L'aéroport étudie la plainte des vacanciers
Contactée par L'Est Républicain, la direction de l'aéroport de Bâle-Mulhouse a réagi mardi 16 février en fin de Journée. «L’EuroAirport regrette les désagréments causés aux passagers», peut-on lire dans le communiqué de l’entreprise. «L’incident est à l’étude par nos équipes et nous ne manquerons pas d’apporter une réponse le plus rapidement possible aux personnes concernées.»