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La générale Jacqueline D. Van Ovost et la lieutenante générale Laura J. Richardson devraient bientôt être nommées au rang d'officières d'élite quatre étoiles au sein de l'armée américaine. Cette proposition du Pentagone doit encore être validée par la Maison-Blanche et le Sénat, ce qui ne devrait pas poser de problème. Mais cela n'aurait probablement pas été le cas il y a quelques mois, relate le New York Times (NYT).
Mark Esper, ancien secrétaire à la Défense des États-Unis limogé en novembre dernier, et le général Mark A. Milley, chef d'état-major des armées américaines, auraient repoussé au maximum ces propositions de promotion, par crainte de la réaction de Donald Trump. Le « tort » de Jacqueline D. Van Ovost, générale de l'armée de l'air et commandante de l'Air Mobility Command, et de Laura J. Richardson, qui dirige l'United States Army North ? Être des femmes.
Les deux dirigeants du Pentagone craignaient que Donald Trump refuse leur promotion et décide de placer ses propres candidats pour ces postes, principalement occupés par des hommes blancs. Ils ont alors décidé d'attendre les élections de novembre en espérant que Joe Biden batte le milliardaire dans la course à la Maison-Blanche. À leurs yeux, le processus de nomination aurait été « plus fluide » avec Joe Biden comme président, explique le NYT.
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Mark Esper viré deux jours après l'élection
Si Donald Trump avait été réélu, les noms de Jacqueline D. Van Ovost et de Laura J. Richardson auraient tout de même été proposés en novembre, avec l'espoir que leurs nominations soient acceptées. « Elles ont été choisies parce qu'elles étaient les meilleurs officiers pour les postes, et je ne voulais pas que leurs promotions déraillent parce que quelqu'un à la Maison-Blanche de Trump a vu que je les avais recommandées ou avait pensé que le département de la Défense des États-Unis faisait de la politique », a glissé Mark Esper.
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Pour le NYT, les craintes de l'ancien secrétaire à la Défense étaient fondées, puisqu'il a été remercié par Donald Trump deux jours seulement après l'élection perdue contre Joe Biden le 9 novembre dernier. Un signe qui ne trompe pas concernant les relations entre les deux hommes, tendues depuis plusieurs mois alors que Mark Esper avait refusé le déploiement de l'armée pour faire face aux manifestations antiracistes dans le pays. Lors des derniers mois du mandat du désormais ex-président américain, plusieurs de ses hommes de confiance ont également été placés à des postes au Pentagone ou dans des conseils d'administration d'académies militaires, desquels ils ne peuvent pas être délogés par l'administration Biden. Plusieurs grâces accordées par Donald Trump avant de quitter la Maison-Blanche ont également fait grincer des dents.
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Christopher Miller, successeur de Mark Esper, ainsi que plusieurs anciens responsables de l'administration Trump ont assuré que ces informations étaient infondées. Contactés par le NYT, ils ont affirmé que les nominations de fin d'année avaient été reportées pour des questions de « timing », en raison de l'incapacité du Sénat à se pencher sur ce dossier dans les délais impartis.