L’Etat attaqué en justice après « une hécatombe » de dauphins échoués
Quatre cent cinquante petits cétacés ont été retrouvés échoués sur la façade atlantique française depuis le début de l’année, selon l’observatoire scientifique Pelagis. 90 % d’entre eux seraient des dauphins communs, une espèce protégée.
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Une véritable « hécatombe » pour France Nature Environnement (FNE). Selon l’observatoire scientifique Pelagis, 450 petits cétacés ont été retrouvés échoués sur la façade atlantique française depuis le début de l’année, dont 90 % de dauphins communs, une espèce protégée. « La quasi-totalité présentait des traces de captures externes et ou internes. » Pelagis parle de « mortalités de dauphins en lien avec la pêche toujours aussi intense ».
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Face à ce constat, l’ONG environnementale FNE a annoncé mardi 16 février qu’elle attaquait le gouvernement en justice, afin de « l’obliger à prendre des mesures de fermeture cet hiver et à renforcer les mesures de suivi scientifique ».
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« Aucune des mesures prises par le gouvernement français ne permet de réduire en urgence la mortalité des dauphins dans les filets de pêche comme l’avait demandé la Commission européenne à la France », explique par communiqué Elodie Martinie-Cousty, pilote du réseau océans, mers et littoraux de France Nature Environnement.
« France Nature Environnement forme donc un recours auprès du Conseil d’Etat contre la ministre de la Mer, qui a la responsabilité d’éviter la mort de milliers de dauphins communs, espèce protégée. Ce massacre, qui se reproduit chaque hiver, doit cesser. »
Capturés dans les filets de pêche
« Au cours des trente dernières années, près de 100 000 dauphins sont morts capturés dans les filets de pêche du golfe de Gascogne », estime la FNE, pointant « le refus d’agir […] assourdissant » du gouvernement français.
Il y a une semaine, la ministre de la Mer, Annick Girardin, détaillait le plan du gouvernement pour limiter les captures accidentelles de dauphins dans le golfe de Gascogne, alors que la France a été mise en demeure par la Commission européenne d’agir. Sept engagements ont été présentés. Un des points essentiels étant l’équipement des 87 chalutiers de la zone depuis le 1er janvier avec des « pingers », un dispositif acoustique pour éloigner les cétacés.
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Depuis le début de l’année, cinq fileyeurs volontaires sont également équipés de caméras, avec un objectif de vingt navires en 2021 pour cette phase de test. Des mesures jugées « insuffisantes » par la FNE, qui regrette que « l’obligation de déclaration de captures (par les pêcheurs) ne soit pas encore respectée ».