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Précarité : plus de 250 étudiants à la distribution organisée sur le campus de l'université d'Orléans

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Une nouvelle distribution était organisée ce samedi après-midi par l'association O'SEM sur le campus de l'université d'Orléans, à la Source. C'est la cinquième distribution du genre, et ils étaient encore 260 étudiants à venir récupérer des produits alimentaires et d'hygiène.

Ils étaient plus de 260 étudiants à venir à cette nouvelle distribution solidaire Ils étaient plus de 260 étudiants à venir à cette nouvelle distribution solidaire
Ils étaient plus de 260 étudiants à venir à cette nouvelle distribution solidaire © Radio France - Cécile Da Costa

La file d'attente est impressionnante : des centaines d'étudiants font la queue sous l'allée couverte de l'UFR de Sciences de l'université d'Orléans, à la Source. Au total, ils étaient un peu plus de 260 étudiants dans le besoin à venir à cette cinquième distribution sur le campus. Organisée chaque mois par l'association O'SEM (Orléans soutient les étudiants du monde), la distribution permet aux étudiants de repartir avec des produits alimentaires ou d'hygiène, mais aussi des vêtements

Aide matérielle et psychologique

A l'entrée, plusieurs structures accompagnent aussi les étudiants sur le plan psychologique et médical : l'Assurance Maladie propose des bilans de santé gratuits, le Centre Communal d'Action Sociale de la ville d'Orléans informe les étudiants sur les possibles aides financières et propose un dispositif de soutien psychologique.

"L'aide psychologique est un aspect très important. Beaucoup d'étudiants vivent seuls, dans un petit logement, c'est très difficile", souligne Fanny, étudiante en master et bénévole. "On donne pas que des produits alimentaires, on est aussi là pour discuter, sourire derrière les masques. C'est un lien social important.

Lamia et Fanny sont étudiantes en master, bénéficiaires et bénévoles à la fois
Lamia et Fanny sont étudiantes en master, bénéficiaires et bénévoles à la fois © Radio France - Cécile Da Costa

Comme elle, son amie Lamia est une étudiante bénéficiaire et bénévole. "On vient d'abord aider à tout mettre en place, puis on fait la queue pour remplir nos sac", raconte-t-elle. "Ensuite, on passe derrière le stand et c'est à notre tour d'aider."

Pour bénéficier de cette distribution, c'est simple : tous les étudiants peuvent venir, qu'ils perçoivent une aide financière ou non, à condition qu'ils présentent leur carte étudiante à l'entrée. 

Cette fois-ci, je n'avais plus le choix

Dalila a 19 ans, c'est la première fois qu'elle vient. "Cette fois-ci, j'ai vu le mail qui annonçait la distribution, et j'avais pas le choix", explique-t-elle. Etudiante en première année à l'université, elle ne peut plus bénéficier de l'aide de sa famille. "J'ai des frères et sœurs, pour mes parents ça commence aussi a être difficile." Dans ses sacs, beaucoup de produits d'hygiènes, "plus chers" et donc "plus compliqués à acheter", ajoute-t-elle. 

Dalila, étudiante en première année, vient pour la première fois à cette distribution
Dalila, étudiante en première année, vient pour la première fois à cette distribution © Radio France - Cécile Da Costa

Elle habite à Orléans, et pour elle,l'aide exceptionnelle débloquée par la Ville est une "bonne nouvelle", mais "le problème, c'est que c'est une aide ponctuelle."

Khoumba, elle, a fait la queue pendant près de deux heures. C'est la troisième fois qu'elle vient. "Des produits d'hygiène, de la nourriture, j'ai besoin de tout, surtout à la fin du mois, c'est compliqué." Etudiante en master, elle comptait trouver un stage rémunérer pour arrondir ses fins de mois, mais en pleine crise sanitaire, elle a du mal à trouver. "Même avec une bourse, ça ne suffit pas. Les seuls stages que je trouve sont loin d'ici, du coup il faudrait que je paie un logement." En parallèle, elle se rend aussi au Secours Populaire, quand elle peut, pour remplir son frigo.

Élan de générosité

Face à la détresse des étudiants, le nombre de bénévoles ne cesse d'augmenter. "Les gens viennent nous voir en nous disant : je vois ce que vous faites, et j'aimerais participer", s'émeut Lucile Mollet, présidente de l'association O'SEM. Parmi ces bénévoles, des professeurs ou personnels de l'université, des restaurateurs, agriculteurs et étudiants

Lucile Mollet est présidente d'O'SEM et professeure à l'université
Lucile Mollet est présidente d'O'SEM et professeure à l'université © Radio France - Cécile Da Costa

"C'est difficile de venir demander de l'aide", admet Khoumba. "Mais les gens ici nous mettent en confiance, donc on se dit que c'est pas grave, tout le monde est dans le besoin et il n'y a pas de honte."

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