Lyon Les éleveurs ont manifesté contre le menu unique sans viande dans les cantines

L'instauration d'un menu unique sans viande dans les cantines lyonnaises par la municipalité écologiste n'est pas au goût de tout le monde, et notamment des éleveurs du Rhône qui ont manifesté ce lundi à Lyon. "Ils nous ont dit qu'ils allaient remettre la viande dans les cantines mais on ne sait pas quand, c'est un peu flou. Ils parlent de la fin du protocole sanitaire... S'ils ne la remettent pas à la rentrée de Pâques, nous on reviendra", a indiqué Laurent Courtois de la Fdsea.
Sophie MAJOU et Valérie BRUNO avec Maé CASTELLET, Alexandre COSTE, Elise COLIN - 22 févr. 2021 à 08:45 | mis à jour le 22 févr. 2021 à 18:27 - Temps de lecture :

18h

La manifestation est terminée.

Il reste quelques perturbations : le Quai Augagneur et la rue de Bonnel restent coupés. Le Pont Wilson est réduit à une seule voie pour une durée indéterminée.

 

16h40

Les manifestants quittent le secteur de la Préfecture par les quais du Rhône en rive droite, le tunnel sous Fourvière et la M6.

Le Quai Augagneur et la rue de Bonnel sont coupés pour une durée indéterminée.


 

Peta soutient le maire de Lyon et lui envoie un panier de fruits

"Nous félicitons de tout cœur Monsieur le maire d'avoir pris des mesures décisives pour protéger ses citoyens. Rappelons-le aux voix qui s’élèvent contre ce menu unique sans viande : c’est précisément notre consommation de chair animale qui est la source de cette crise sanitaire," estime l'association dans un communiqué. Elle rappelle que le Covid pourrait avoir pour origine un marché d'animaux en Chine : "Mais il ne s’agit pas de la première maladie zoonotique à poser un grave risque aux humains ; aujourd’hui-même, on apprend que des ouvriers en Russie ont contracté la grippe aviaire."

Peta (People for the Ethical Treatment of Animals), une association qui protéger les droits des animaux, estime que tous les maires de France devraient suivre l'exemple de Grégory Doucet.

 "Tant que nous continuerons d’élever des animaux dans des conditions intensives et insalubres pour notre consommation, il n’est pas question de si mais véritablement de quand nous devrons faire face à une prochaine pandémie," indique également le communiqué.

Peta précise avoir envoyé un mot de soutien au maire de Lyon, ainsi qu’un panier de fruits pour le remercier "de son action courageuse, écologique et responsable."

15h40

Des parents d’élèves de Lyon saisissent la justice

D’ici vendredi, un référé-suspension sera déposé devant le tribunal administratif de Lyon pour faire annuler la décision de la mairie concernant le passage au repas unique sans viande dans les cantines.

Pour la Coordination rurale, syndicat agricole, le menu unique sans viande est "une aberration"

La Coordination Rurale, qui se présente comme "le seul syndicat agricole représentatif indépendant de toute organisation économique et politique" réagit à son tour, par le biais d'un communiqué de presse : "En effet, le fait que le menu unique puisse simplifier la gestion des flux est compréhensible, mais le fait que le menu 'sans viande' fluidifie le trafic ne l’est pas du tout, c'est une aberration! Il s’agit en fait d’une décision politique afin d’imposer une idéologie et instiller dans l’esprit de nos enfants dès leur plus jeune âge l’idée que nos agriculteurs sont les ennemis de la société!" estime le président, François Walraet pour qui la mesure est "dangereuse pour la santé de nos enfants."

La présidente de la CR du Rhône, Françoise Boyer, précise : " malgré les confinements et couvre-feux où nos agriculteurs et éleveurs ont été  parmi les seuls à avoir travaillé 7 jours sur 7 afin de continuer à fournir aux français des aliments sains, ils se voient bien mal récompensés en dépit de leur abnégation et de leur engagement auprès de nos concitoyens. Plutôt que de les soutenir et les remercier, cette décision est un nouveau coup de poignard insupportable pour les agriculteurs  !"

Ils disent avoir adressé, ce jour, un courrier, au maire de Lyon.

Photo Le Progrès/Joel PHILIPPON
Photo Le Progrès/Joel PHILIPPON

15h15

Les agriculteurs sont toujours sur le quai Augagneur. Rien ne bouge pour l'instant.

14h30

Des pneus usagés, de la terre et du foin sont déversés devant la Préfecture. Plusieurs engins agricoles s'y s'attellent.

Un dispositif de protection a été mis en place rue de Bonnel, qui empêche d'approcher de trop près la Préfecture du Rhône, dans le 3e arrondissement de Lyon.

Photo Le Progrès/Valérie BRUNO

Témoignage de Lionel, éleveur laitier

« On veut vivre de notre métier », explique Lionel, éleveur laitier dans les Monts du Lyonnais. Il estime aussi qu'il faut laisser les consommateurs libres de leurs choix, notamment sur la viande. Pour lui, la décision du maire de Lyon sur le menu unique sans viande a été un « élément déclencheur ».

Photo Progrès/Valérie BRUNO
Photo Progrès/Valérie BRUNO

14h10

Du mouvement près de l'opéra. Lafuma et Laclik, les deux vaches de Saint-Clément-les-Places, remontent dans le véhicule qui va les transporter vers la Préfecture. Le top départ d'un mouvement plus général, qui va mener les agriculteurs de l'autre côté du Rhône.

Les agriculteurs mettent le cap sur la préfecture.

13h40

"On a entendu ce qu'il s'est dit", indique Gérard Bazin, président de la chambre d'agriculture du Rhône. "Notre position est de dire, on n'acceptera pas les choses sur le moyen terme". Et d'ajouter, au-delà du dossier cantines: "Il y a sur le territoire une agriculture dynamique, ne lui ne lui coupons pas les jambes (...). Les gens sont inquiets dans l'élevage. 50% des exploitants vont prendre leur retraite dans dix ans. Ce ne sont pas ces messages qui vont permettre de susciter des vocations".

Pour lui, des décisions du type de celles prises par le maire de Lyon sur les cantines sont "dangereuses". Elles risquent d'avoir un impact sur l'équilibre des territoires. "On est à un moment charnière".

Gerard Bazin, président de la chambre d'agriculture du Rhône. Photo Progrès/Valérie BRUNO
Gerard Bazin, président de la chambre d'agriculture du Rhône. Photo Progrès/Valérie BRUNO

« Pas dans une opération de promotion du "végétarianisme" ou du véganisme », se défend Doucet

«Nous ne sommes pas dans une opération de promotion du "végétarianisme" ou du véganisme puisque nous allons offrir des protéines animales aux enfants chaque jour», comme du poisson et des œufs, a affirmé lundi le maire EELV de Lyon Grégory Doucet, interpellé en conseil municipal par son opposition qui l’accuse d’avoir une «idéologie anti-viande».

«Il n’y a aucune idéologie, seulement un bon sens pratique. Le reste n’est que polémique politicienne», a ajouté le maire de Lyon.

13h10

Les agriculteurs sont sortis de leur réunion avec Gauthier Chapuis, adjoint à l'Alimentation. "Ils nous ont dit qu'ils allaient remettre la viande dans les cantines mais on ne sait pas quand, c'est un peu flou. Ils parlent de la fin du protocole sanitaire... S'ils ne la remettent pas à la rentrée de Pâques, nous on reviendra", indique Laurent Courtois de la Fdsea.

Un travail est engagé pour que la mairie de Lyon s'approvisionne davantage en viande locale.

Le PCF Lyon s'étonne de l'indignation suscitée

Dans un communiqué, les élus et militants communistes lyonnais ont manifesté leur soutien à l’équipe municipale"dans la pseudo-polémique des menus uniques dans les cantines lyonnaises."

Ils insistent sur le caractère temporaire de la mesure, "permettant à tous les enfants des écoles de manger équilibré et à un horaire décent, tout en respectant le protocole de l’Éducation Nationale. Tous les enfants, quelles que soient leur habitudes alimentaires… cela signifie sans viande mais avec œufs, laitages et poissons !"

"Nous nous étonnons donc de l’indignation face à une mesure prise l’an dernier par Gérard Collomb et son équipe sans qu’elle n’ait soulevé de réaction de qui que soit, surtout pas de la FNSEA locale, d’Etienne Blanc ou d’un quelconque ministre."

"Les communistes invitent donc les élus et ministres en mal d’investissement social  à balayer devant leur porte en s’attaquant à la fraude fiscale qui coûte des milliards à l’Etat et empêche de mener les politiques sociales dont nos concitoyens ont besoin pour traverser la crise actuelle !"

12h25

"C'est de la discrimination par l'assiette ! Il y a des familles qui ne peuvent pas donner de la viande le soir. C'est seulement à la cantine que certains enfants mangent de la viande", dénonce Sonia Bonavent, enseignante au lycée Ampère et présente, place Louis-Pradel, pour aider les agriculteurs.

Bruno Bernard parle de "polémiques vaines"

Interrogé ce matin sur BFMTV, Bruno Bernard se dit "surpris et en colère" des propos de Julien Denormandie. Il a précisé qu'avec le nouveau protocole sanitaire, on fait manger moins d'élèves en même temps dans les cantines, il faut donc faire plusieurs services et aller plus vite. "C'est pour cela qu'il y a un menu unique". " Ce que l'on attend de ce gouvernement, c'est d'être aidés, en termes logistiques, en termes financiers et ne pas être attaqués sur des polémiques vaines qui ne sont pas à la hauteur de l'enjeu sanitaire."

Pourquoi supprimer la viande ? "Pour que tous les enfants puissent manger".

12h05

"Il est important de manger varié ! Il en va de la santé", pointe Véronique Combe, éleveuse à Vaugneray. Son exploitation compte 60 vaches, la moitié laitière, l'autre de race à viande. L'éleveuse juge "inadmissible" la décision de la mairie de Lyon. "Ils cassent tout". "Si nous avions su, au printemps que M. Collomb avait pris la même décision, nous serions aussi montés au créneau !"

11h50

Les agriculteurs, qui ont une plancha, ont fait cuire de la viande charolaise et en proposent aux passants et force de l'ordre.

Greenpeace vole au secours des Verts

Dans un communiqué, Greenpeace prend la défense de la municipalité écologiste :

"Le Ministre de l'Agriculture et de l’Alimentation et le Ministre de l’Intérieur sont campés dans une posture politicienne de défense de l'élevage industriel. Ils renforcent inutilement la polarisation du débat entre "viande" et "sans viande", dénonce Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et Alimentation chez Greenpeace France."

"Plusieurs études ont démontré que ce sont les enfants issus des familles défavorisées qui consomment le plus de viande de mauvaise qualité. Introduire des menus végétariens équilibrés en restauration collective est donc une mesure forte en matière de santé publique et de justice sociale."

 "L'introduction de menus végétariens est non seulement une nécessité en matière de climat et de santé, mais c’est aussi une mesure gagnant-gagnant pour les producteur·rices et les éleveur·ses français. Les études montrent en effet que parmi les villes les plus engagées sur le bio, celles qui investissent le plus dans les menus végétariens sont aussi celles qui investissent le plus dans de la viande bio et locale."

 "D'après une étude parue en septembre 2020 et réalisée par le Basic pour Greenpeace, l'introduction d'une option végétarienne, si elle était adoptée par au moins 40% des élèves, permettrait de réduire de 23 à 31% les émissions de gaz à effet de serre émis pour produire l’alimentation des cantines scolaires."

11h20

Des tracteurs déversent des pluies de foin sur les routes. Une délégation d'agriculteurs va être reçue à l'Hôtel de ville.

11h15

Gérard Collomb, ex-maire de Lyon, est présent pour soutenir les agriculteurs. "La question qui est posée c'est celle de la liberté, la liberté pour des enfants de pouvoir consommer de la viande", "l'école laïque n'a pas à se mêler des problèmes d'alimentation", soutient-il.

Les manifestants sont actuellement stationnés sur le quai Jean-Moulin, sur la bretelle d'accès au pont Morand. L'accès au pont Morand est donc coupé depuis les quais du Rhône en Presqu'île.

La Confédération française de la boucherie réagit

La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) dénonce dans un communiqué "la décision doctrinaire de la mairie de Lyon qui supprime la viande des cantines scolaires". "On assiste à une nouvelle tartufferie d’élus « verts » au service d’une idéologie. Dans la ville de Bocuse et place forte de la charcuterie française, la mairie préfère, par clientélisme, priver les enfants de viande, et pour certains issus de milieux modestes, du seul repas équilibré de la journée."

Pour Jean-François Guihard, président de la CFBCT : « le Covid-19 a le dos large ! Cette annonce [...] est une insulte à l’ensemble des professionnels de la filière qui ont été mobilisés tout au long de la crise sanitaire pour nourrir les Français ».

11 heures

Elise Michallet, éleveuse à Saint-Genis-les-Ollières : "Nous ne voulons pas que le temporaire dure !".

10h45

Les agriculteurs arrivent sur les quais du Rhône.

10h30

Jean-Stephane Chaillet, adjoint LR à la sécurité dans le 2e arrondissement : "À la sortie du premier confinement, Gérard Collomb avait mis en place les menus sans viande. C'était à l'époque une mesure purement logistique, alors qu'aujourd'hui on sent très clairement l'exécutif EELV LFI vouloir bannir la viande pour des raisons idéologiques".

Photo Progrès/Sophie MAJOU
Photo Progrès/Sophie MAJOU

10h15

Pascal Girin, président du Rhône de la Fdsea (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), prend la parole devant l'Hôtel de ville. " Pourquoi à Lyon n'est-on pas capable de mettre en place des menus avec la viande alors que cela se fait partout en France ?". "La loi exige de la viande dans quatre repas sur vingt à la cantine avec bovin ou agneau".

Des adjoints des mairies d'opposition des 2e et 6e arrondissements de Lyon sont sur place.

Le sujet s'invite au conseil municipal de Lyon

Donner un avis sur le projet de pacte métropolitain : tel est l’objet ce lundi matin de la réunion du conseil municipal de Lyon qui vient de débuter. Un ordre du jour très institutionnel totalement éclipsé par une autre actualité. Celle des menus uniques sans viande mis en place dans les écoles de Lyon à compter de ce midi.

>> La polémique sur les repas uniques sans viande à l’école s’invite au conseil municipal de Lyon

Le contexte

Les éleveurs du Rhône ont prévu de manifester ce lundi à partir de 10 heures, devant l'Hôtel de ville de Lyon. L'appel a été lancé par la Fdsea (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et les Jeunes agriculteurs du Rhône en réaction à la mise en place du menu sans viande, instauré par la mairie dans les cantines lyonnaises.

Une mini ferme devant l'Hôtel de Ville

"Nous ne laisserons pas tout passer sous prétexte de crise sanitaire!", ont indiqué les éleveurs du Rhône dans un communiqué.

Les agriculteurs installeront une mini ferme devant l'Hôtel de Ville et proposeront une dégustation de viande.

Partis de La-Tour-de-Salvagny, 30 tracteurs et une centaine de personnes sont attendus.

Rassemblement devant la préfecture

Ils rejoindront ensuite la préfecture de Lyon afin d'alerter sur plusieurs points : la calamité des sécheresse agricole ; la réforme de la PAC, la loi EGAlim et le plan "pollinisateurs". Ils emprunteront la rue Joseph-Serlin, le quai Jean-Moulin, le pont Morand, le quai de Serbie, le quai Sarrail et le quai Augagneur. L'arrivée est prévue au square Delestraint.

 

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