Rencontre avec l’écrivain à l’occasion de la sortie de son livre Par instants, la vie n’est pas sûre aux éditions P.O.L, une lettre-récit adressée à son ami disparu, le journaliste et écrivain Pierre Dumayet.
Par instants, la vie n’est pas sûre, est une lettre-récit adressée par Robert Bober à son ami disparu Pierre Dumayet, dans laquelle l'auteur revisite son existence, les lieux, les histoires, les images et les textes qui l'ont marqué.
Extraits de l'entretien
Au début, je ne pensais pas écrire à Pierre Dumayet, et pourtant, j’aurais dû me poser la question, puisque des lettres à des morts, il y en avait dans mon précédent livre. Dans mes livres, il y a toujours des lettres, pourtant adolescent, je n’écrivais jamais. J’avais envie de parler de certaines choses comme l’écoute, le regard, car ma principale activité a été de faire des films. Mais, faire des démonstrations, ce n’est pas mon truc, j’avais besoin de m’adresser à quelqu’un, et naturellement, je me suis adressé à Pierre Dumayet. J’ai voulu mettre dans ce livre, tout ce qu’on ne s’est pas dit, tout ce qu’on aurait pu se dire et qui était implicite, en racontant les rencontres. S’il y a un therme qu’il faut conserver de ce livre c’est : les rencontres. Robert Bober
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Pierre Dumayet a voulu travailler avec moi, parce que je n’étais pas comme les autres, je n’avais pas fait d’études secondaires. Je crois, qu’il avait autant de curiosité pour moi, que j’en avais pour lui. Un jour, il m’a demandé de lui conseiller un livre juif, et je lui ai conseillé, après hésitation, "Les récits Hassidiques" de Martin Buber, auteur chez qui j’ai relevé la phrase essentielle : "au commencement est la relation". Voilà comment cela a commencé. Robert Bober
Pierre Dumayet s’intéressait beaucoup au yiddish. Il y a beaucoup de langages qui disparaissent au cours des siècles, mais la différence, c’est que le Yiddish est une langue qui a été assassinée, alors que des millions de gens la parlaient, et ça change tout. Tous ceux qui ont entendu des parents, des grands-parents, parler yiddish, sont très attachés à cette langue. Maintenant, il y a beaucoup d’étudiants qui apprennent le yiddish, qui le parlent le lisent et le comprennent mieux que moi, mais la différence entre eux et les gens de ma génération, c’est que pour nous, c’est une langue vécue, alors que pour eux, c’est une langue apprise : mais c’est déjà ça. Robert Bober
Quand j’écris, il y a toujours des images qui me viennent, un souvenir en appel un autre, des images en appellent d’autres. Au début, j’avais pris quelques notes pour avoir un point de départ, sachant que je n’obéirai pas nécessairement à tout ce que j’avais prévu. Puis d’autres choses sont arrivées : il y en a certaines que j’ai laissées en plan, parce que dans cette espèce de puzzle, il n’y avait plus de place pour les mettre. Mais, bien sûr, les images et les sons n’arrêtent pas, de même que le souvenir de silences. Robert Bober
Archives
Pierre Dumayet, émission "Les matinées de France Culture", France Culture, 1992
Georges Perec, émission "Le vif du sujet", France Culture, 1978
Marguerite Duras, émission "Nuits magnétiques", France Culture, 1980
Références musicales
Nils Frahm, Familiar
Olafur Arnalds, Remember
Calahan, When we let go
Prise de son
Valérie Lavallart
L'équipe
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