Meurtre d'un jeune homme à Bondy : "Quand on a un problème, on ne discute plus, la colère prend le dessus"

Meurtre du jeune Aymen à Bondy, mars 2021 ©AFP - BERTRAND GUAY / AFP
Meurtre du jeune Aymen à Bondy, mars 2021 ©AFP - BERTRAND GUAY / AFP
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Meurtre du jeune Aymen à Bondy, mars 2021 ©AFP - BERTRAND GUAY / AFP
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Une marche blanche est organisée à Bondy en mémoire d'Aymane, tué par balles : Sylvie Badou, conseillère municipale dans l'opposition, est l'invitée de Mathilde Munos.

Avec
  • Sylvie Badoux Conseillère municipale dans l'opposition de Bondy

Ce mercredi sera une journée de recueillement à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Une marche blanche est organisée cet après-midi pour rendre hommage à Aymane, ce jeune garçon de 15 ans tué par balles dans une maison de quartier, un meurtre pour lequel deux frères de 17 et 27 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Les motifs de ce drame sont encore flous, sans doute une rivalité liée à des performances sportives. 

Sylvie Badou, conseillère municipale communiste à Bondy : "Aymane était mon voisin, on a tous été choqués par ce qui s'est passé, évidemment Bondy va être dans la concorde sur ce rendez-vous, là-dessus personne ne doit faire de politique, ce serait sale : certains l'ont déjà fait et ils le paieront cher" estime-t-elle. "Stop, ça suffit la violence, on est tous des habitants des quartiers, on ne peut pas vivre comme ça. La ville est difficile dans une ville de banlieue, le climat n'est pas tendu, mais on a des quartiers qui sont délaissés. L'histoire a fait qu'on a entassé des populations économiquement dépourvues, avec taux de chômage assez fort". 

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"On a dû louper quelque chose"

"On met en place le tissu associatif, tout un tas de choses pour donner une citoyenneté aux jeunes, et aujourd'hui tout est fermé, les parents partent au boulot quand ils en ont un et passent récupérer les enfants le soir, c'est pas une vie. Je vous assure qu'on a beaucoup de coups de fil de gens qui n'en peuvent plus, des jeunes et des moins jeunes, qui glissent de désespoir". 

"Il doit y avoir un problème dans la tête des deux gamins qui ont réussi à faire ça, on a dû louper quelque chose" poursuit Sylvie Badou, qui assure qu'il y a tout un pan de la jeunesse qui n'a plus d'espoir, qui est dans la colère : "Quand on a un problème, on l'éradique, on ne discute plus, c'est la colère qui prend le dessus". 

Sur le rôle des élus locaux, dont le rôle est difficile : "De temps en temps, on a un ministre qui nous déverse 100 mille balles, et qui s'en va : la Seine Saint-Denis est le laboratoire du gouvernement" déplore-t-elle en donnant l'exemple du système du dispositif "garantie jeunes". 

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