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Russie: l’ONG de Lev Ponomarev se dissout face aux pressions des autorités

En Russie, les ONG de défense des droits de l’Homme ont de plus en plus de mal à travailler en raison de l’hostilité des autorités et de la législation sur les « agents de l’étranger », récemment durcie par le Parlement. Les contraintes administratives et judiciaires sont telles que l’une des plus anciennes et des plus respectées de ces ONG a décidé mardi 2 février de se dissoudre.

L'association du militant historique des droits de l'Homme Lev Ponomarev a annoncé sa dissolution après une bataille juridique en Russie. Ici, le militant lors d'une marche en mémoire à l'opposant du Kremlin Boris Nemtsov, à Moscou, le 29 février 2020.
L'association du militant historique des droits de l'Homme Lev Ponomarev a annoncé sa dissolution après une bataille juridique en Russie. Ici, le militant lors d'une marche en mémoire à l'opposant du Kremlin Boris Nemtsov, à Moscou, le 29 février 2020. AFP - KIRILL KUDRYAVTSEV
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Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot

En décembre, le périmètre de la loi sur « les agents de l’étranger » a été étendu aux individus. Désormais, tout citoyen russe accusé d’avoir une activité « politique » liée à des intérêts étrangers devra le signaler aux autorités et le mentionner sur chacune de ses publications.

Dans ces conditions, l’association « Pour les droits de l’Homme » estime impossible de continuer à exister en tant que telle. C’est ce qu’a déclaré Lev Ponomarev, son dirigeant historique, lors d’une émission diffusée par Dojd, une webtélé indépendante :

« Après avoir consulté tous nos membres, nous avons décidé de liquider notre organisation. Nous existons depuis plus de 20 ans, notre association est l’une des plus anciennes et l’une des plus importantes du pays. Mais il faut comprendre que le mouvement pour la défense des droits de l’Homme est en train d’être exterminé en Russie. C’est une destruction qui se fait de manière progressive et délibérée. »

En décembre 2020, Lev Ponomarev a été l’une des cinq premières personnes à être qualifiées, à titre individuel, « d’agent de l’étranger ». S’il contrevient à la loi sur ce statut, créé en 2012, il risque d’être condamné à de fortes amendes et à une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison en cas de récidive.

Son association va s’auto-dissoudre mais il assure que ses membres continueront de travailler – et qu’ils le feront désormais à titre individuel.

 À lire aussi : Empoisonnement d'Alexeï Navalny: Washington sanctionne plusieurs responsables russes

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