Pédocriminalité dans l'Eglise : il y aurait au moins 10 000 victimes en France depuis 1950

Pédocriminalité dans l'Eglise : il y aurait au moins 10 000 victimes en France depuis 1950
Pédocriminalité dans l'Eglise : il y aurait au moins 10 000 victimes en France depuis 1950 Tous droits réservés Euronews
Par Guillaume Petit
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C'est l'estimation dévoilée ce mardi, lors d'un point d'étape, par la Commission indépendante chargée de mettre la lumière sur les abus sexuels dans l'Eglise.

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Des scandales qui éclaboussent l'Eglise de France, la parole des victimes qui se libère... : la succession d'affaires survenue ces dernières années n'était-elle qu'une infime partie émergée de l'iceberg, de ces abus sexuels trop longtemps passés sous silence ? Un chiffre qui fait froid dans le dos vient donner du corps à cette forte probabilité. 

10 000 : c'est le nombre - estimé et encore provisoire - de victimes de pédocriminalité qui pourrait exister au sein de l'Eglise de France depuis les années 1950.

Le chiffre ne sort pas de nul part : il a été dévoilé par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise ce mardi lors d'un point d'étape, à quelques mois de la publication d'un rapport. Cette Commission indépendante a été mise en place en 2018 par les autorités religieuses et l'épiscopat après la multiplication des scandales, qui commençait à ternir sérieusement l'image d'une Eglise déjà confrontée à un recul de la pratique religieuse depuis plus d'un demi-siècle.

En juin 2019, la Commission a donc publié un appel à témoins. Résultat : au moins 6 500 témoignages ont été recensés en 18 mois. Et encore, toutes les victimes ne sont peut-être pas parvenues à sortir du silence pour différentes raisons. Des réunions publiques ont d'ailleurs été organisées un peu partout en France pendant plusieurs mois pour tenter de libérer la parole. Fin septembre, la Commission doit rendre un rapport.

Quelles sont les missions de cette Commission indépendante ?

La mission fixée peut être résumée en trois grands axes : il s'agit d'abord "d'établir les faits", "d'évaluer les suites" qui ont été données par les autorités religieuses à l'époque, et enfin, "prévenir la répétition de drames et corriger les manquements" à travers une série de recommandations et de propositions.

Une chose est sûre, ce tabou qui se brise remonte à loin. Lors d'un précédent point d'étape, en novembre dernier, la Commission indépendante avait dévoilé le profil des victimes qui ont contacté la plateforme : des hommes en majorité (62%). 30% des victimes qui sont sorties du silence ont aujourd'hui plus de 70 ans et 87% étaient des mineurs au moment des faits.

Mais dans quelles mesures les préconisations de la Commission seront-elles suivies ? Des têtes vont-elles tomber ? Cela reste à voir. Car la Commission indépendante "n'a pas pour mission d’établir des responsabilités personnelles", rappelle-t-elle.

Son président Jean-Marc Sauvé avait estimé en novembre le nombre d'agresseurs à 1 500. Reste à savoir combien seraient éventuellement encore aujourd'hui en activité au sein de l'Eglise.

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