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COSMETIQUEUn ingrédient cancérigène dans les crèmes solaires et anti-âge

Crèmes solaires et anti-âge : Un ingrédient présent fréquemment soupçonné d’être cancérigène

COSMETIQUECe filtre de protection solaire se dégraderait en un composé « perturbateur » hormonal selon des chercheurs
Un filtre de protection solaire fréquemment présent dans les crèmes solaires et anti-âge se dégrade en un composé
Un filtre de protection solaire fréquemment présent dans les crèmes solaires et anti-âge se dégrade en un composé  - DURAND FLORENCE/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Protège du soleil, mais pas d’un cancer… Selon une équipe de chercheurs franco-américaine, l’octocrylène, un filtre de protection solaire que l’on retrouve dans de nombreux cosmétiques comme les crèmes hydratantes, autobronzantes, shampooings, etc, serait possiblement cancérigène.

Leurs travaux qui paraissent ce lundi dans une revue spécialisée de la Société américaine de chimie, Chemical Research in Toxicology montre que cet ingrédient, se transforme en benzophénone et qu'il s’accumule rapidement avec le vieillissement du produit. L’étude porte sur l’analyse d’une quinzaine de crèmes solaires et anti-âge achetées en France et aux Etats-Unis.

Néfaste pour la vie marine

L’octocrylène est accusé d’être néfaste pour la vie marine, en particulier pour les coraux. « Certains fabricants l’ont retiré de leurs crèmes solaires pour des raisons environnementales », constate Philippe Lebaron, biologiste du laboratoire de biodiversité et biotechnologie microbienne de l’Observatoire de Banyuls-sur-Mer (Sorbonne Université/CNRS, France) co-auteur de l’étude.

Des territoires possédant des récifs coralliens, comme les îles Vierges américaines ou la république des îles Marshall, ont interdit l’octocrylène dans les produits de protection solaire, relèvent les chercheurs.

Des cancers du foie et des lymphomes chez les animaux

La benzophénone est classée comme « peut‐être cancérogène pour l’homme (Groupe 2B) », par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC/Iarc) de l’OMS. Et selon cette agence sanitaire, il existe des preuves suffisantes chez les animaux de laboratoire du risque de cancers dus à la benzophénone.

Chez l’animal, l’exposition à la benzophénone induit des cancers du foie et des lymphomes, notent les chercheurs qui pointent également des problèmes dermatologiques.

Une substance est facilement absorbée par la peau

Les produits achetés ont subi un procédé de vieillissement accéléré validé aux Etats-Unis, et équivalent à un an passé à température ambiante. Puis ils ont été analysés à l’aide d’un spectromètre de masse de haute performance, indique le Pr Lebaron.

« Au départ, il y a très peu de benzophénone dans les produits. Mais progressivement avec le vieillissement du produit, il y a de plus en plus de benzophénone », dit-il. « Des augmentations de benzophénone dépassant les 100 % et même atteignant les 200 % ont ainsi été observées », ajoute le biologiste. « C’est la première fois que l’on montre cette dégradation de l’octocrylène en benzophénone ». Un argument de plus, selon lui, pour l’interdire dans les produits de soins personnels.

Soulignant que cette substance est facilement absorbée par la peau, les chercheurs estiment que les produits à base d’octocrylène, et donc contaminés par de la benzophénone, peuvent constituer une menace pour la santé ainsi que pour l’environnement.

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