Précarité menstruelle: les universités de la Côte d'Azur et de Toulon s’engagent pour les étudiantes

Pour lutter contre la précarité menstruelle, 75.000 protections périodiques seront distribuées aux étudiantes des universités de la Côte d’Azur et de Toulon. Ce lundi midi, quelques premiers kits étaient donnés sur le campus niçois de Carlone.

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Alice Patalacci Publié le 09/03/2021 à 07:30, mis à jour le 09/03/2021 à 07:30
Des kits de protections hygiéniques ont été distribués ce lundi, sur le campus universitaire niçois «". Photo Alice Patalacci

Distribution particulière, ce lundi midi, sur le campus de l’université des lettres, arts et sciences humaines de Nice. Des membres de la Face 06 proposaient des kits composés de serviettes hygiéniques et tampons. Ces derniers étaient gratuitement mis à disposition des étudiantes. Faits en coton bio, par une marque bretonne, les produits ont été choisis avec soin.

"On voulait qu’elles aient accès à des produits qu’elles ne pourraient pas forcément acheter", explique Coraline Carbonell, chargée de prévention pour l’Université Côte d’Azur (UCA), un kit dans la main. Face à elle, Lilou, étudiante à Carlone, qui confirme que, en effet, ce genre d’achats fait partie de ses extras. "Je n’en achète plus depuis le deuxième confinement. J’ai perdu mon job étudiant, je n’ai plus les moyens pour ça", souffle-t-elle.

Un accès garanti en permanence

Ces protections seront également accessibles grâce à des distributeurs en libre-service, situés au sein de certaines résidences étudiantes, certains services étudiants et trois campus : Carlone, Valrose et SophiaTech (retrouvez la liste complète ici).

Ce projet est porté depuis un an par les deux universités, le Crous et deux associations étudiantes : la Face06 pour les Alpes-Maritimes et la Fedet pour Toulon.

"On parle beaucoup de précarité, mais pas forcément de précarité menstruelle. Ce projet, concret, vient pallier ce manque", pose Nicolas Sirvent, de la Face06.

Lever le tabou des règles

"Ça nous permet d’avoir des protections saines et de ne pas galérer si on a oublié d’en prendre ou que nos règles arrivent sans prévenir", complète Chloé Tagaux, en service civique au sein de l’association.

Véronique Van De Bor, vice-présidente politique sociale, égalité, diversité pour l’université y voit aussi une façon de lever le tabou qui entoure le sujet des règles. "Et, quand on sait que certaines étudiantes ne viennent pas en cours quand elles ont leurs règles, parce qu’elles n’ont pas pu acheter les protections appropriées, on est obligés d’agir", poursuit-elle.

Autour du stand dressé ce lundi, sur le campus de Carlone, beaucoup de garçons s’activaient. Une présence masculine, qui témoigne peut-être d’une certaine solidarité entre étudiantes et étudiants. "À défaut de connaître certains problèmes, on peut essayer de les comprendre", achève Nicolas Sirvent.

Savoir +

Les lieux de dépôt des kits sont sur crous-nice.fr/aides-sociales/lutte-contre-precarite-menstruelle.

Lever le tabou des règles

"Ça nous permet d’avoir des protections saines et de ne pas galérer si on a oublié d’en prendre ou que nos règles arrivent sans prévenir", complète Chloé Tagaux, en service civique au sein de l’association.

Véronique Van De Bor, vice-présidente politique sociale, égalité, diversité pour l’université y voit aussi une façon de lever le tabou qui entoure le sujet des règles. "Et, quand on sait que certaines étudiantes ne viennent pas en cours quand elles ont leurs règles, parce qu’elles n’ont pas pu acheter les protections appropriées, on est obligés d’agir", poursuit-elle.

Autour du stand dressé ce lundi, sur le campus de Carlone, beaucoup de garçons s’activaient. Une présence masculine, qui témoigne peut-être d’une certaine solidarité entre étudiantes et étudiants. "À défaut de connaître certains problèmes, on peut essayer de les comprendre", achève Nicolas Sirvent.

Savoir +

Les lieux de dépôt des kits sont sur .

Projets dans les lycées, pass santé étendu… la Région s’engage aussi

13 % des Françaises ont déjà dû choisir entre des protections hygiéniques ou un autre achat de première nécessité. Une situation "inacceptable" pour Renaud Muselier, le président de la région, qui a annoncé étendre le Pass santé à toutes les jeunes femmes de moins de 30 ans. Ce dernier permet le remboursement desdites protections en pharmacie.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, hier, il a également précisé que les lycées de la région seront pourvus en distributeurs de protections hypoallergéniques et compostables, d’ici 2022. Avant de rappeler que, depuis janvier, 10 000 kits d’hygiène ont été distribués en partenariat avec des associations étudiantes, les plannings familiaux et le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).
Des projets qui, en plus de lutter contre la précarité menstruelle, permettent d’aborder un sujet de santé. "On sait par exemple que certaines étudiantes n’ont pas les moyens de changer leur protection assez souvent, ce qui est dangereux", note Véronique Van De Bor, vice-présidente politique sociale, égalité, diversité pour l’UCA.
Plus d’infos sur le pass santé, ici.

Restaurant solidaire et ligne d’écoute

Vendredi dernier, la Face 06 a inauguré un restaurant solidaire, destiné aux étudiants. Ces derniers peuvent profiter d’un repas, sur présentation de leur carte étudiante.
Toujours dans un objectif de soutien, la ville de Nice a ouvert, il y a un mois, une ligne d’écoute psychologique pour les jeunes et les étudiants, qui vivraient mal la période d’isolement due à la crise sanitaire. Ce service est organisé par le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Nice, en lien avec une dizaine de psychologues spécialisés dans l’écoute des jeunes. La ligne est disponible du lundi au vendredi, de 13 heures à 18 heures, au 04 97 13 46 46.
Il est également possible d’envoyer un mail sur cellule.psychologiquejeunes@ccas-nice.fr.

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