L'album Dark Side of the Moon de Pink Floyd, histoire d'un chef-d'œuvre musical

Dark side of yhe moon, album "concept" de Pink Floyd ©Getty -  Barcroft Media
Dark side of yhe moon, album "concept" de Pink Floyd ©Getty - Barcroft Media
Dark side of yhe moon, album "concept" de Pink Floyd ©Getty - Barcroft Media
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Le 1er mars 1973, un battement de cœur résonne sur des milliers de platines. C'est la naissance de l'album Dark Side of the Moon qui acte la transition de Pink Floyd du rock progressif expérimental à un rock magistral, caractérisé par une écriture riche, à la signification politique assumée.

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En 1973, Pink Floyd enregistrait dans les studios d'Abbey Road leur huitième album, celui qui va définitivement propulser les musiciens au devant de la scène et montrer qu'on est bien face à l'un des groupes les plus innovants de son époque. Car c'est dans un véritable voyage sonore que se lancent Roger Waters et ses comparses dans The Dark Side of the Moon.

Épopée aux frontières de la pop et de la musique savante

Pink Floyd utilise ici de tout nouveaux claviers analogiques, bidouille des machines, enregistre des sons improbables et produit ce qui sera l'un des concepts d'albums les plus aboutis de l'histoire du rock. Album concept – l'expression est depuis galvaudée – mais on a vraiment là un objet particulier aux frontières de la pop et de la musique savante, pour une exploration de la condition humaine qui n'a rien d'optimiste.

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La face cachée de la Lune, c'est cette tendance de l'humanité à l'abrutissement, à la démission.

The Dark Side of the Moon, c'est l'abandon de la recherche du bonheur sous l'oppression de la société. Organisé en deux parties, face A la condition humaine, le rapport au temps face B, la nature de l'homme matérialiste, égoïste, violent, indifférent. Bref, on chemine petit à petit vers l'intime, une histoire qui commence par un battement de cœur. 

Un album musical très voir trop moderne ?

«Je devais avoir 12 ou 13 ans. Il était déjà sorti depuis quelque temps. Je l'ai découvert grâce à mon à mon grand frère qui a eu la bonne idée de me faire venir dans sa chambre. Il avait une installation assez étonnante pour l'époque, puisqu'il avait un casque audio de très haute qualité, ce qui est ce qui paraît évident aujourd'hui, mais qui était assez rare à l'époque. Et il m'a mis ce casque sur les oreilles et j'ai un souvenir très précis des craquements. A l'époque, on était sur vinyle, évidemment. Et puis, ce monde sonore qui est vraiment rentré à l'intérieur de moi et qui est plus jamais sorti. Ca a probablement conditionné tout le reste de mon travail. Je m'en rends compte aujourd'hui. Pour moi, dans cet album, tout est musique, ce qui deviendra une réalité essentielle dans mes choix musicaux puisque je me suis tourné vers la musique électroacoustique. Il y a aussi cette approche là, donc tout ce qui est voie parlée, musique instrumentale... Pour moi, tout ça, c'est musique.» témoigne Thierry Balasse.

«Je crois que j'ai découvert l'album sensiblement au même âge que [Thierry Balasse]. Je rentrais au lycée. Je me souviens, je m'étais acoquiné avec un type qui était fan de Pink Floyd et qui connaissait l'histoire de Syd Barrett, ce qui n'était pas le cas de tous mes autres copains qui connaissaient le groupe que par les deux ou trois tubes. J'ai commencé comme ça et il m'alimentait en K7 et en disques dont Dark Side of the Moon. Je n'ai pas accroché vraiment tout de suite, non pas à la musique, mais à l'aspect conceptuel du disque. Je picorais des morceaux qui me fascinait ici ou là, notamment le son. Le son que je trouvais très moderne. Et puis, au fur et à mesure, j'ai appris à l'apprécier un peu plus que tout les morceaux que je connaissais avant.» ajoute Arnaud Devillard.

Retour sur l'histoire et la signification de l'album The Dark Side of the Moon de Pink Floyd, une émission à écouter en podcast, avec la participation des invités de France Culture :

  • Thierry Balasse : musicien, qui dirige neuf musiciens dans le spectacle La Face cachée de la Lune.
  • Arnaud Devillard : journaliste, auteur du livre Streets of London (éd. Le Mot et le Reste, 2012) avec Olivier Bousquet.

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