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Chrysoula Zacharopoulou : l’eurodéputée qui vaccine l’Afrique

Chrysoula Zacharopoulou vaccine au centre de santé de Mayange, près de Kigali, au Rwanda.
Chrysoula Zacharopoulou vaccine au centre de santé de Mayange, près de Kigali, au Rwanda. © Plaisir Muzogeye
Ghislain de Violet , Mis à jour le

L’élue franco-grecque, gynécologue-obstétricienne de formation, décrypte auprès de Paris Match les enjeux de la mission qu’elle vient d’effectuer au Rwanda.

Elle a remis sa blouse. De nouveau. Au printemps 2020, Chrysoula Zacharopoulou, 44 ans, participait en première ligne à la lutte contre le Covid-19 à l’hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé. Entre le 5 et le 10 mars, c’est dans la région africaine des Grands Lacs qu’a œuvré le médecin et eurodéputée Renew (le groupe centriste dont font partie les élus En Marche au Parlement de Strasbourg) afin d’aider à vacciner les soignants et les personnes vulnérables. Ceux du centre de santé de Mayange, près de Kigali, pour être précis. Une mission pour le compte de l’initiative Covax (pour « Covid-19 Vaccines Global Access »), lancée par plusieurs organisations internationales dont l’ONU et largement financée par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Ce programme, résolument soutenu par Emmanuel Macron , vise à fournir des vaccins à 20% de la population de 200 pays, notamment les plus démunis. Le Rwanda, par exemple, devrai recevoir plus d’un million de doses de vaccins Pfizer et Astrazeneca. « Pour que l’Afrique protège ses soignants, elle a besoin de 13 millions de doses. Si tous les pays riches contribuent notamment via les dons, c'est tout à fait réalisable et cela n'affectera pas nos stratégies de vaccination », plaide Chrysoula Zacharopoulou. De fait, les choses vont bon train pour Kigali. La semaine dernière, ce petit pays de 12 millions d’habitants a fait vacciner 200 000 personnes en trois jours.

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Diplomatie du vaccin

Il n’empêche, ce type d’initiative ne risque-t-il pas d’être mal perçu de l’opinion publique, alors que les pays européens eux-mêmes peinent à accélérer sur les vaccins ? Celle qui est aussi rapporteure du Parlement européen pour la nouvelle stratégie Afrique-UE invoque les valeurs européennes de « solidarité ». Difficile de contester que jusqu’à présent, les pays du G7 se taillent la part du lion en termes de vaccination (45% des doses injectées dans le monde, selon un décompte de l’AFP fin février). Mais Chrysoula Zacharoupoulou avance un autre argument : « Le protectionnisme vaccinal aurait également vite fait de se retourner contre nous. Si on laisse les systèmes de santé africains et d'ailleurs s'effondrer sous le poids d'une nouvelle vague. Si on laisse les variants plus dangereux et plus contagieux se développer, alors nous irons aux devants d'une crise bien plus grave encore ».

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Même son de cloche du côté de l’Elysée, où l’on suit le dossier de près. « L’efficacité de notre propre campagne vaccinale dépend de la vaccination en Afrique, qui est notre voisinage immédiat », relève-t-on auprès de Paris Match. Sans même parler du fait que cette aide permet de contrer la stratégie « clientéliste » de certaines puissances, « qui achètent de l’influence de l’influence avec des milliers de vaccins », grince un conseiller présidentiel. Dans son viseur : la Chine, qui déploie une « diplomatie du vaccin » très vigoureuse pour redorer son image à l’international. Pas étonnant que Chrysoula Zacharopoulou ait été accompagnée au Rwanda d’un invité de marque : Charles Michel, le président du conseil européen. 

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