Auteur notamment d’une thèse sur l’armée versaillaise (1) et d’un ouvrage très remarqué, traduit en français et mis à jour en 2014 sous le titre Paris, bivouac des révolutions (2), Robert Tombs est souvent considéré, avec Jacques Rougerie, comme l’un des deux meilleurs historiens de la Commune. Le chercheur a remis en cause un certain nombre de mythes associés à l’événement, provoquant parfois la polémique, comme lorsqu’il a revu à la baisse le bilan de la Semaine sanglante (3). Il revient pour Libération sur différents aspects de la révolte parisienne.
Peut-on, en quelques mots, décrire la nature de la Commune de 1871 ? C’est une révolution ?
C’est la grande question. Disons qu’il s’agit d’une insurrection spontanée, inattendue. Comme l’a dit Jacques Rougerie, on peut l’interpréter comme le «crépuscule» d’une tradition révolutionnaire parisienne, beaucoup plus que comme une «aube». Cette tradition remonte évidemment à 1789, mais revient notamment pendant les années 1830, ou lors des