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Orange se finance «vert» et «social»

Le groupe de télécommunications vient de lancer une émission obligataire durable de 500 millions d'euros, qui financeront des projets à impact social ou environnemental.

Matthieu Bouchery, directeur financements et trésorerie du groupe Orange.
Matthieu Bouchery, directeur financements et trésorerie du groupe Orange. (Orange)
Publié le 13 nov. 2020 à 08:28

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Le groupe Orange semble avoir repris le célèbre adage pour sa politique d'émissions durables : il a bouclé en septembre sa première émission obligataire durable.

« Le point de convergence était atteint. En interne, nous voulions aligner notre politique de financement sur notre politique RSE, définie fin 2019 dans notre nouveau plan stratégique. En face, le marché a aujourd'hui atteint un bon niveau de maturité et le cadre de la dette durable a été clairement défini par l'Icma », explique Matthieu Bouchery, directeur financements et trésorerie du groupe.

Projets d'inclusion numérique

D'un montant de 500 millions d'euros, l'opération affiche une maturité de neuf ans et un coupon de 0,125 % (soit un spread de 45 points de base). Il ne s'agit pas d'un « green bond » classique (finançant des projets à impact exclusivement environnementaux). « Nous voulions refléter l'ensemble des ambitions qui sont au coeur de notre plan stratégique 'Engage 2025' et donc aborder les deux volets de l'environnement et du social. Nous sommes engagés sur la neutralité carbone du groupe à l'horizon 2040, mais aussi sur le sujet de l'inclusion numérique », détaille le responsable.

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Concrètement, quelque 40 % des fonds levés financeront des projets d'inclusion numérique et sociale, les 60 % étant dévolus plus classiquement à des projets relatifs à l'efficacité énergétique et à l'économie circulaire . L'agence de notation spécialisée ESG Vigeo Eiris a audité le cadre d'investissement durable publié par la société. Par la suite, l'allocation des fonds et les calculs d'impact des investissements seront également revus chaque année par un cabinet indépendant.

Road show virtuel

Dans les cartons pour le mois d'avril, l'opération a été repoussée de quelques mois en raison de la crise du Coronavirus. « Nous avions prévu un road show physique en train, qui n'a pas pu être réalisé en plein confinement… Nous avons donc préféré attendre que les marchés soient à nouveau stables et réceptifs et avons finalement réalisé deux jours de road show virtuel, au cours desquels nous avons rencontré plus d'une quarantaine d'investisseurs, notamment spécialisés en IRS », explique Matthieu Bouchery.

De fait, le placement a été un succès : l'opération a été 5 fois sursouscrite. « Surtout, nous avons réussi notre pari d'attirer de nouveaux profils d'investisseurs. » Selon les calculs du groupe, plus de 80 % des titres ont été alloués à des investisseurs qualifiés de « durables » (qui ont des critères d'investissement RSE, parmi d'autres critères), dont la moitié est des gestionnaires de fonds spécifiques. En termes financiers, le groupe peut aussi être satisfait.

« En émettant à 0,125 % nous estimons avoir bénéficié d'une prime négative d'émission de l'ordre de 10 points de base. Cette prime est en partie liée au caractère durable de l'opération, même si la quantification précise est difficile à réaliser, en cette période d'abondance de fonds sur les marchés », précise le responsable financier.

« Indicateurs globaux de performance RSE »

Modeste au vu des 25 milliards de dette, essentiellement obligataire, du géant des télécommunications, cette opération « inaugurale » a clairement vocation à ouvrir une voie. « Même si le calendrier n'est pas encore défini, nous reviendrons sur ce marché de la dette durable. Certains volants d'investissements sont déjà identifiés. Par ailleurs, nous regardons attentivement le développement des opérations 'à impact' qui, financent non pas des projets précis, mais s'appuient sur des indicateurs globaux de performance RSE », explique Matthieu Bouchery.

Pour autant, le groupe continuera d'émettre des obligations classiques. « Les besoins de financement d'une société comme Orange dépassent largement la quantité d'investissements durables spécifiquement éligibles aux financements à impact », juge le responsable, qui reconnaît toutefois que « les choses évoluent vite. Les marchés de la dette sont aujourd'hui marqués par l'abondance de la liquidité disponible mais, si les conditions changent, les enjeux de RSE constitueront un facteur de différenciation plus important ».

Cécile Desjardins

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