"Non, les chiffres romains ne sont pas bannis au musée Carnavalet à Paris"

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"Non, les chiffres romains ne sont pas bannis au musée Carnavalet à Paris"

Musée Carnavalet
Musée Carnavalet
© Getty - .

Louis XIV devient 14, les chiffres romains vont-ils disparaitre des musées parisiens ? Le Musée Carnavalet l'annonce, alors que le Louvre a déjà supprimé les chiffres romains il y a quatre ans, mais uniquement les chiffres qui désignent les siècles et non les rois et les reines.

À une époque où l'on traduit la saga Harry Potter en latin et en grec, où Beyoncé s'inspire d'Alexandre Legrand ou de Vénus dans ses clips ou photos, les chiffres hérités de la Rome antique pourraient tomber de leur piédestal au nom de l'accessibilité universelle. C'est en tout cas ce qu'ont cru certains, irrités de voir que des musées remplacent les chiffres romains par des chiffres arabes, plus ancrés dans nos habitudes quotidiennes, sur les titres de leurs cartels. 

Ainsi le musée Carnavalet à Paris annonce vouloir supprimer une partie des chiffres romains sur ses panneaux explicatifs. Louis XIV devient donc Louis 14. Même chose pour les siècles, comme c'est d'ailleurs déjà le cas depuis des années au Louvre ou au British Museum.

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"Catastrophe culturelle", "stupidité", "fléau du politiquement correct", la presse italienne est scandalisée.

Mais Noémie Giard, cheffe du service des publics au musée Carnavalet – Histoire de Paris, tient à mettre les choses au point : c'est en fait une infime partie des contenus qui sera modifiée. "Je confirme que tous les visiteurs qui viendront au musée Carnavalet au moment de la réouverture, pourront bien lire Louis XIV, XV, ou Henri IV en chiffres romains, sur tous les cartels et même pour les enfants, et c'est uniquement, sur 170 textes, sur un ensemble de 3 000 contenus, qui ont été produits pour le nouveau parcours dans le musée, que nous avons choisi d'appliquer cette mesure d'accessibilité universelle. C'est une recommandation européenne, pour une information facile à lire et à comprendre". 

Un souci de compréhension pour tous, sur une infime partie des contenus

Pas question de bannissement des chiffres romains, explique donc la responsable, "il y a juste une volonté de s'adresser à tous les publics, à tous les visiteurs étrangers, aux personnes en situation de handicap psychique, qui peuvent être gênés dans leur compréhension."  

Cette toute petite partie des contenus, est donc "exagérément grossie dans la polémique".  

Pourrait-on encore surnommer Emmanuel Macron Jupiter ? La devise de Paris, Fluctuat nec mergitur, devra-t-elle être traduite pour que tout le monde comprenne mieux qu'il y a des styles, des histoires, et des expressions insubmersibles ? Il semble que cela ne soit venu à l'idée de personne, pour l'instant. 

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