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Hors-série "La folie Napoléon" - Les demoiselles de la Légion d’honneur

Un uniforme symbole du principe d’égalité :  Février 1974, les lycéennes et leur intendante dans la cour de la maison d’éducation de Saint-Denis, située dans l’ancienne abbaye royale. Les classes de seconde portent la ceinture nacarat (rouge), celles de première, la blanche, la multicolore est réservée aux terminales. Des gants blancs et un béret complètent la tenue pour les cérémonies officielles.
Un uniforme symbole du principe d’égalité : Février 1974, les lycéennes et leur intendante dans la cour de la maison d’éducation de Saint-Denis, située dans l’ancienne abbaye royale. Les classes de seconde portent la ceinture nacarat (rouge), celles de première, la blanche, la multicolore est réservée aux terminales. Des gants blancs et un béret complètent la tenue pour les cérémonies officielles. © Manuel Litran / Paris Match
Interview de Caroline Pigozzi , Mis à jour le

Créées par Napoléon en 1805, les maisons d’éducation de la Légion d’honneur accueillent 1000 jeunes filles à partir du lycée... Découvrez un extrait de notre hors-série « La folie Napoléon », 100 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'Empereur, en vente à partir du jeudi 18 février chez votre marchand de journaux...

Robe chasuble marine sur chemisier blanc, agrémentée d’une ceinture de couleur selon la classe de l’élève, ainsi vont les pensionnaires des maisons d’éducation de la Légion d’honneur. Créées par Napoléon en 1805, elles sont placées sous l’autorité du grand chancelier et accueillent 1000 jeunes filles, aux Loges, à Saint-Germain-enLaye, et à Saint-Denis à partir du lycée. L’empereur, convaincu de l’avenir des femmes dans la société, était soucieux de combler un vide en matière d’éducation féminine. Filles, petites-filles et arrière-petites-filles de décorés sont les bienvenues. Toutes les catégories sociales sont représentées et le taux de réussite au baccalauréat est de 100%.

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Tradition oblige, tous les présidents de la République se rendent officiellement dans les maisons d’éducation de la Légion d’honneur au cours de leur mandat. Charles de Gaulle invitait aussi leurs plus brillantes « ambassadrices » à l’Elysée. Le record des visites est détenu par François Mitterrand venu chaque année lors de ses deux septennats. Marie-France Lorente, surintendante depuis 2012, dirige cette institution de prestige. Elle nous explique les valeurs qui en assurent la pérennité depuis sa création.

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Paris Match. Le poids de l’Histoire est-il important lorsqu’on s’appelle “maisons d’éducation de la Légion d’honneur” ?
Marie-France Lorente. L’héritage historique est présent car nous sommes restés fidèles à la volonté de Napoléon, fondateur des maisons d’éducation en 1805, d’assurer à nos élèves “une existence digne et indépendante”. L’esprit de l’école marque les pensionnaires qui tirent une réelle fierté de ce passé comme le prouve l’association des anciennes élèves, créée en 1892, toujours très active et qui voit chaque année revenir lors de la journée consacrée aux anciennes certaines ayant parfois jusqu’à 80 ans... L’uniforme, la ceinture de différentes couleurs selon la classe, les principes d’engagement, les récompenses, tout cela favorise un réel sentiment d’appartenance comme le fait également la remise des prix de fin d’année. Lors de cette belle et émouvante cérémonie, un discours inaugural est délivré aux élèves par une personnalité du monde des lettres ou des sciences, au fil des ans Paul Valéry, Maurice Druon, Caroline Eliacheff, Claudine Hermann première femme enseignante à Polytechnique, plus récemment Xavier Darcos... Nos élèves donnent par ailleurs chaque année un grand concert en l’honneur du président de la République. En effet, les arts et notamment la musique occupent une large place dans notre institution qui cultive le goût du beau, de la créativité, et récompense le travail, la rigueur et l’engagement.

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Un pas en arrière, du pied droit et le corps légèrement incliné, c’est la révérence Légion. Respect de l’enseignant et de son autorité, discipline, rigueur, telles sont les valeurs sacrées de la « LH ». Ici, en 1956, deux pensionnaires saluent leur inspectrice – l’équivalent du surveillant général dans l’Education nationale – dans le cloître de l’établissement.
Un pas en arrière, du pied droit et le corps légèrement incliné, c’est la révérence Légion. Respect de l’enseignant et de son autorité, discipline, rigueur, telles sont les valeurs sacrées de la « LH ». Ici, en 1956, deux pensionnaires saluent leur inspectrice – l’équivalent du surveillant général dans l’Education nationale – dans le cloître de l’établissement. © Jack Garofalo / Paris Match

Vous dirigez donc un internat d’excellence ! Tous les enseignants de la maison d’éducation de Saint-Denis sont agrégés voire normaliens ou titulaires d’un Capes, et presque toutes nos élèves ont une mention au bac. En 2020, il y a eu 45% de mention très bien, 40% de bien et 15% d’assez bien. Nos principes reposent sur l’égalité des chances, le goût du travail, de l’effort, et l’internat ainsi que la non-mixité permettent à nos élèves de se concentrer pleinement sur leurs études ; elles s’épanouissent ensuite dans le supérieur et, exigeantes, elles continuent parfois encore chez nous où nous proposons une classe préparatoire littéraire et un BTS de commerce international.

Des résultats qui amènent à ce que vous soyez très “courtisée” ?
[Léger silence puis Mme Lorente répond.] La maison d’éducation de Saint-Denis accueille environ 500 élèves réparties en 21 classes. La pression est très forte pour l’entrée en seconde avec seulement 150 places; une centaine d’élèves arrivant déjà de notre collège des Loges de Saint-Germain-en-Laye, il n’y a ensuite la possibilité de faire entrer que quelques élèves en première et en terminale. Cela implique une sélection extrêmement rigoureuse...

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Retrouvez l'intégralité de cette interview et toutes les photos dans notre hors-série « La folie Napoléon » ...

"La folie Napoléon", un hors-série de Paris Match

Découvrez notre hors-série « La folie Napoléon », 100 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'Empereur, en vente à partir du jeudi 18 février chez votre marchand de journaux...

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Notre hors-série « La folie Napoléon », 100 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'Empereur, en vente à partir du jeudi 18 février chez votre marchand de journaux... © Paris Match
Au sommaire de notre hors-série « La folie Napoléon », 100 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'Empereur...
Au sommaire de notre hors-série « La folie Napoléon », 100 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'Empereur... © Paris Match

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