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A Orléans, abîmer un arbre pourra désormais vous coûter très cher

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Orléans Métropole vient d'adopter le "barème de l'arbre" : cet outil permet de donner une valeur à chaque arbre et de réclamer à toute personne ou entreprise qui l’abîmerait des indemnités.

La Métropole d'Orléans vient d'adopter le "barème de l'arbre"? En cas de dégradation, les autorités pourront désormais se retourner contre l'entreprise ou le particulier qui l'a abîmé. La Métropole d'Orléans vient d'adopter le "barème de l'arbre"? En cas de dégradation, les autorités pourront désormais se retourner contre l'entreprise ou le particulier qui l'a abîmé.
La Métropole d'Orléans vient d'adopter le "barème de l'arbre"? En cas de dégradation, les autorités pourront désormais se retourner contre l'entreprise ou le particulier qui l'a abîmé. © Radio France - Pierre-Antoine Lefort

Combien cela coûte, un arbre planté dans une rue d'Orléans ? Désormais très cher, si vous l’abîmez ! La métropole vient d'adopter le barème de l'arbre : l'idée est simple, si celui ci est dégradé, lors de travaux par exemple, il faudra passer à la caisse. Et la facture peut vite grimper, jusqu'à 88.000 euros par exemple pour un if deux fois centenaire près de la mairie, 10.000 par platane sur les boulevards.

"L'arbre est évalué de plusieurs façons", détaille Jean-Paul Imbault, l'adjoint au maire en charge de "la ville jardin" et à la biodiversité. "Il y a son âge, le lieu où il est placé, son histoire, son état sanitaire, son volume, c'est quelque chose de très important. Et puis, parfois, cela peut être une essence très rare. Tout cela fait partie d'une évaluation." 

Faire autant attention à l'arbre qu'à un poteau électrique ou un abribus

Pour l'élu, les montants dissuasifs sont un bon moyen de protéger les arbres des particuliers, mais aussi des entreprises qui pourraient faire des dégâts. "Les entreprises ne prennent pas toujours en compte l'importance d'un arbre. Un arbre, il lui faut parfois 20, 30, 50 ou 100 ans pour avoir de l'allure. Quand elles sont sur un chantier elles vont faire très attention à un poteau électrique ou à un abribus. Mais l'arbre lui, si on lui coupe les racines à 30 centimètres du tronc, c'est terminé, il est condamné, et on ne veut plus de cela." Au prix de l'arbre, qui peut valoir quelques milliers d'euros, jusqu'à plusieurs dizaines, il faut aussi rajouter celui de son remplacement. 

Le maire d'Orléans, Serge Grouard, au pied de l'if situé près de la mairie, et évalué à plus de 88 000 euros.
Le maire d'Orléans, Serge Grouard, au pied de l'if situé près de la mairie, et évalué à plus de 88 000 euros. © Radio France - Pierre-Antoine Lefort

Le maire d'Orléans, Serge Grouard, reconnaît que les écarts sont rares : peu d'arbres ont été récemment abîmés sur la ville. "Je pense à un de ces arbres sur le quartier Blossières, qui a une valeur de 3 000 euros. C'est un très jeune arbre, mais vu la façon dont il a été abîmé, il ne pourra pas repartir. Sur Orléans les gens font globalement attention, et je leur en remercie. Mais cela peut arriver. C'est plus par inadvertance que par volonté d’abîmer : un chantier, un ravalement. Là on dit, l'arbre est vivant, il mérite d'être protégé, respecté. Que chacun y fasse attention."  Pour le moment, aucune entreprise et aucun particulier n'a été sanctionné. "Le but, c'est qu'il n'y en ait pas ! Le but c'est de dissuader", martèle le premier édile. 

Cela ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt

La délibération a été votée à l'unanimité par Orléans Métropole. Cette mesure part d'une bonne intention, souligne par exemple le conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts, Jean-Philippe Grand.  "Cela permet de donner une valeur aux choses. On peut discuter de ce qu'il sera fait de l'argent récolté dans le cadre de cette mesure. Est-ce que c'est une somme qui sera abondée au budget de la ville jardin ? Cela ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt de ce qui est nécessaire de faire dans ce domaine là, c'est une toute petite mesure, mais qui a son importance, pour pouvoir être dans cette sensibilisation et dans ce travail de fond qui reste à mener." L'élu d'opposition liste par exemple, la création d’îlots de fraîcheur, par exemple place du Martroi, ou encore de la sensibilisation dans les écoles. Cette mesure est amenée à gagner toutes les communes de la métropole d'Orléans. 

Ce "barème de l'arbre", ne doit pas être "l'arbre qui cache la forêt", pour Jean-Philippe Grand (EELV).
Ce "barème de l'arbre", ne doit pas être "l'arbre qui cache la forêt", pour Jean-Philippe Grand (EELV). © Radio France - Pierre-Antoine Lefort

Ce lundi, un arbre bien connu des orléanais a été abattu : il s'agit du séquoia de la place Halmagrand, qui était présent depuis une cinquantaine d'années, et qui a dû être tronçonné et découpé parce qu'il était "mort à 80%", selon la mairie d'Orléans. Il avait été abîmé... lors des travaux de la deuxième ligne du tramway menée par la collectivité, a expliqué Jean-Paul Imbault.

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