À Limoges, aucun arrêté n'oblige les habitants à porter le masque dans les rues. (Image d'illustration) 1:55
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Théo Maneval, édité par Romain David
Limoges est l'une des très rares villes de France où le port du masque n'est pas obligatoire, le taux de prévalence du département de la Haute-Vienne restant inférieur à la moyenne de la Nouvelle-Aquitaine. Le maire de la ville compte sur l'auto-discipline de ses administrés pour éviter toute flambée des contaminations.
REPORTAGE

Limoges est l'une des seules grandes villes françaises dans laquelle le port du masque n'est pas obligatoire dans les rues, sauf rares exceptions. Par les temps qui courent, et après des mois de restrictions et de contraintes face au Covid-19, cette situation a de quoi faire rêver. Le maire entend laisser ses 132.000 administrés faire preuve d'auto-discipline. Une résolution qui semble porter ses fruits dans la mesure où l'épidémie n'y flambe pas plus qu'ailleurs.

"Quand c'est trop dense, qu'il y trop de monde, je le remets"

Cette chaleur, cette brise printanière qui caresse le visage... les habitants de Limoges ne les ont jamais perdues. L'idée même d'un masque obligatoire leur semble une aberration. "Quand il n'y a pas grand monde, dans un périmètre assez large, le risque est limité", argue un Limougeaud interrogé par Europe 1. Dans les rues, les sourires s'affichent, bouches ouvertes, dents offertes, synonymes de liberté. 

"Je suis à la fac, et je dois garder le masque six à huit heures par jour. Alors, dès qu'on sort c'est un bonheur de l'enlever", nous explique une étudiante. Mais certains préfèrent le garder quand même en permanence. "Quand vous n'avez plus 20 ans, les risques ne sont plus les mêmes", lâche une octogénaire. Et presque tous l'ont dans la poche, prêts à le dégainer ! "J'ai le masque autour du cou, et quand c'est trop dense, qu'il y trop de monde, je le remets", assure un habitant.

Tant que les données épidémiques le permettent

"J'ai parié sur l'intelligence et j'ai parié sur la citoyenneté", clame le maire de la ville, Emile-Roger Lombertie. Ce médecin de formation affirme vouloir faire œuvre de pédagogie et décrit notamment la difficulté à contrôler les contrevenants dans le cas d'une obligation généralisée et absolue. "J'ai pris des arrêtés pour bien préciser que partout où il y avait de [fortes] densités de population, il fallait mettre le masque [...] mais que pour les individus se retrouvant dans une zone où ils étaient tout seuls, il n'était pas nécessaire de porter le masque obligatoirement." Le port du masque est ainsi obligatoire sur les marchés, dans et autour des écoles, dans les files d'attente, dans les magasins, sous les halles.

Pour Emile-Roger Lombertie, l'auto-discipline doit être favorisée tant que les données épidémiques le permettent. "Tous les matins nous recevons les données nationales et locales sur l'épidémie. Nous savons où nous en sommes", explique-t-il à Europe 1. Et pour l'heure, le taux de prévalence départemental, avec 131 infectés pour 100.000 habitants, reste en dessous de la moyenne de la Nouvelle-Aquitaine.