Le Royaume-Uni veut contraindre les dirigeants à rendre leurs bonus en cas de faillite Contenu réservé aux abonnés
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Dans le cadre d'une vaste réforme que le gouvernement vient de présenter, ils pourraient devoir rendre leurs bonus jusqu'à deux ans après leur versement, en cas de manquement grave ou de faillite.
Par Alexandre Counis
Les administrateurs des grandes entreprises britanniques ne seront pas seulement redevables d'une amende ou sous le coup d'une interdiction temporaire d'exercer en cas d'erreur significative dans les comptes, de négligence ayant permis une fraude ou de dissimulation d'informations cruciales aux auditeurs. Ceux qui sont aussi dirigeants pourraient également devoir rendre leurs bonus jusqu'à deux ans après leur versement, en cas de manquement grave ou de faillite. C'est l'une des propositions formulées il y a quelques jours par le gouvernement britannique dans le cadre de la vaste réforme du « corporate governance » et de l'audit qu'il compte mettre en place outre-Manche, après la série de faillites retentissantes que les grands commissaires aux comptes se sont montrés incapables de voir venir - la chaîne de magasins BHS en 2016 avec PwC, le géant du BTP Carillion en 2018 avec KPMG , le voyagiste Thomas Cook en 2019 avec EY.
Londres veut forcer les grandes entreprises à inscrire des clauses de remboursement de bonus dans les contrats de leurs administrateurs dirigeants, à la manière de ce qui existe déjà dans le secteur bancaire, en s'appuyant sur le code britannique du gouvernement d'entreprise. Elles pourraient par ailleurs être tenues à plus de transparence sur l'état de leurs finances, pour ne pas verser des dividendes ou des bonus quand elles risquent de devenir insolvables. Les administrateurs devront aussi publier des « déclarations annuelles de résistance » pour expliquer comment elles comptent atténuer leurs risques de court et de long terme, en particulier au regard du climat.
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