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Mélenchon défend les participants au carnaval sauvage de Marseille

Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon NICOLAS TUCAT / AFP

Le député LFI des Bouches-du-Rhône mais aussi le député de la Somme François Ruffin défendent le droit des Français à descendre dans la rue malgré la situation sanitaire.

« Ce n'est pas les bons à rien qui sont juste capables de flanquer des amendes à tout le monde et de faire des gardes à vue qui vont nous expliquer ce qu'on doit faire à Marseille, parce qu'ils sont discrédités à nos yeux ». Le ton de Jean-Luc Mélenchon, député de Marseille, est sans appel. Au sein de son mouvement des Insoumis, le ras-le-bol est palpable sur les restrictions sanitaires, allant jusqu'à défendre les fêtes de rue qui se multiplient ou à encourager les manifestations sociales. Mardi à Amiens et mercredi à l'Assemblée, le député François Ruffin a prévenu : « Votre discours, je ne l'accepte plus (...) Je n'obéirai plus ».

« Les Français sont un peuple adulte »

Mardi à Amiens, une centaine de personnes, dont beaucoup de jeunes syndicalistes et militants de l'environnement, se sont réunies en soutien à Gaspard Fontaine, 19 ans, poursuivi pour avoir décroché un portrait d'Emmanuel Macron dans la mairie de la capitale de la Picardie. À cette occasion, le candidat de la France Insoumise à la présidentielle a dénoncé les restrictions et les infantilisations présumées du gouvernement. « Les Français sont un peuple adulte et les gens qui participent à un carnaval le font en responsabilité, en sachant ce qu'ils sont en train de faire, en prenant certaines précautions ». Et selon le député de Marseille, « ils ont raison de rire au nez des bonnes consciences qui le leur reprochent quand vous voyez comment ça se passe tous les matins sur les quais du métro ou du RER en région parisienne, où les gens sont cent fois plus pressés les uns contre les autres qu'ils ne l'ont jamais été à ce carnaval à Marseille... »

À Marseille dimanche, plus de 6500 personnes se sont rassemblées pour Le carnaval de La Plaine, une manifestation indépendante et très populaire. Ailleurs en France, d'autres rassemblements ont fleuri comme dimanche à Annecy - l'ambiance y était plutôt à la remise en cause de la dangerosité du virus, en présence de Francis Lalanne - ou encore samedi à Lorient. Là-bas, entre 1500 et 2000 personnes se sont retrouvées pour un grand bal devant le théâtre occupé, après une Marche pour le climat. Dimanche 28 mars dans toute la France, des marches Pour une vraie loi climat sont annoncées dans 120 villes de France. Le député européen EELV Yannick Jadot sera lui-même à Paris, place de l'Opéra. «Nous serons dehors en citoyen, avec nos masques, de l'espace entre chacun et c'est très bien, le cortège n'en sera que plus long», indique un proche du prétendant à la présidentielle pour les écologistes.

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François Ruffin: «Je ne consens plus»

Présent à Amiens mardi, François Ruffin encourage lui aussi à redescendre dans la rue malgré la situation sanitaire. Dimanche, le député de la Somme a organisé en comité restreint une diffusion de son dernier documentaire Debout les femmes ! consacré aux métiers du lien. «Nous sommes sortis dans la rue, raconte-t-il, il y avait une fanfare, on a discuté avec les gens qui étaient là, mais quel plaisir ! Cela fait un an que l'on est enfermés, ça suffit. Ce n'est plus possible d'accepter qu'ils décident pour nous d'un couvre-feu, qu'ils confinent, reconfinent, déconfinent et re-reconfinent sans résultats, sans aucune stratégie pour nous sortir de la situation par le haut...» «Les premiers mois, explique Ruffin, j'ai été très discipliné, à l'automne, j'ai accepté sans consentir et là, je ne consens plus.» «Compte tenu de la situation, les gens sont encore très pacifiques», estime-t-il.

Mercredi après-midi à l'Assemblée, François Ruffin a enfoncé le clou. « Comme la digue ne tient plus, devient une passoire, que faire ? Fermer le robinet, le robinet des libertés voilà votre variable d'ajustement ». « Votre discours, je ne l'accepte plus, a-t-il martelé. Comme des millions de Français qui se faufilent dans les rues, qui se retrouvent en cachette, je n'obéirai plus. Je ne reconnais plus votre autorité. Au nom de la vie vous devenez mortifères, vous portez la tristesse et les dépressions. Nous n'allons plus attendre votre permission (...) Nous n'allons plus attendre pour danser et pour chanter, même masqués ». Il prévient : « Comptez sur nous, ce printemps nous serons dehors en citoyens ».

« Si jamais chacun porte un masque, pourquoi ne pas encourager les fêtes et manifestations mais on a bien vu que ce n'était pas le cas à Marseille et c'est trop facile de défendre ces rassemblements sachant qu'ils sont des facteurs de contamination », tempère pour sa part Alain Coulombel, porte-parole d'EELV. « On marche un peu sur une ligne de crête compliquée à gérer. Mais plus la pandémie va se prolonger, plus le ras-le-bol va se propager, animé en particulier par un monde du spectacle qui n'a plus d'horizon », prévient-il.

« Le seuil d'inacceptabilité des mesures est dépassé »

Au RN, Marine Le Pen - tout en dénonçant « une forme d'impunité pour l'extrême-gauche» - a elle aussi défendu les participants au carnaval de Marseille. « À un moment, a-t-elle indiqué, la mauvaise gestion d'une crise sanitaire a une conséquence, c'est que le seuil d'inacceptabilité des mesures est dépassé... » « Cette culpabilisation des Français m'excède », a-t-elle ajouté.

Verbalisation des rassemblements « non autorisés de plus de six personnes ».

Selon une information RTL confirmée par la place Beauvau, dans un télégramme adressé mardi à l'ensemble des préfets hier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demande que les rassemblements « non autorisés de plus de six personnes » en extérieur soient verbalisés. Sur l'ensemble du territoire. Cette interdiction est en vigueur depuis le deuxième confinement et le décret du 29 octobre 2020 mais le gouvernement ne l'avait pas particulièrement mise en avant. Le télégramme somme les préfets de porter « une attention toute particulière aux prévisions de manifestations 'non revendicatives' » sur la voie publique. Ils doivent « envisager l'interdiction dès que les critères de droit sont réunis », indique le ministre de l'Intérieur.

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281 commentaires
  • Anonyme

    le

    Comme d habitude LFI de Mélenchon se trompe d'ennemis ce parti va finir à 2%

  • OULLINOIS

    le

    Des que ça pue, Melanchon est là.

  • 3570561 (profil non modéré)

    le

    La France a aujourd'hui besoin de politiciens responsables et lucides face à la situation de crise sanitaire. Là, il s'agit d'une simple action de propagande calculée avec l'espoir qu'inciter à ce type de comportement pourra rapporter de la gloire.

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