Quarantaine forcée, couvre-feu, fermeture des écoles pendant plus de six mois… Depuis le début de la pandémie, le gouvernement kényan prend très au sérieux la lutte contre le Covid-19. Paradoxalement, le pays semblait jusque-là relativement épargné par le virus. Si deux pics de contaminations ont été relevés au printemps puis à l’automne 2020, jamais les hôpitaux n’avaient été débordés par l’afflux de patients. Depuis mi-mars, les choses ont changé.

Le gouvernement kényan a officialisé l’arrivée d’une troisième vague le 10 mars dernier. Quinze jours plus tard, tous les services de soins intensifs publics de la capitale, Nairobi, sont saturés. Dans le privé, les lits disponibles sont de plus en plus rares et les établissements monnaient les places à prix d’or, rapporte le Daily Nation. Contaminations, hospitalisations, décès… Tous les indicateurs ont dépassé les niveaux atteints au cours des précédents pics. Le pourcentage de tests positifs au Covid-19 est passé de 3,5 % à 17,5 %, puis 22,5 % et même plus de 50 % à Nairobi – le seuil d’alerte établi par l’Organisation des Nations unies est de 5 %.

Comme en Afrique australe peu de temps après la découverte du variant 501Y.V2, dit “sud-africain”, les personnalités publiques n’échappent pas à cette troisième vague qui semble se propager plus vite que les autres. Une célèbre présentatrice et la vice-gouverneure d’une province sont décédées. Désormais rétabli, le leader de l’opposition, Raila Odinga, a également contracté le virus. Officiellement pourtant, pendant quinze jours, le gouvernement continue d’imputer la nouvelle vague aux minibus bondés, au non-respect des distances physiques, du port du masque et du couvre-feu.

La suspicion d’un variant

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