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La pandémie de Covid-19 a retardé les progrès vers l'égalité femme-homme d'une génération

Les répercussions de la crise sanitaire ont été plus violentes pour les femmes: elles ont été plus nombreuses à perdre leur emploi, quand le rythme des embauches est plus lent pour elle. Le fossé s'est également creusé au niveau politique

Les écarts sont importants dans l'emploi et en politique.  — © Saul Gravy
Les écarts sont importants dans l'emploi et en politique.  — © Saul Gravy

La crise sanitaire a retardé de plus d'une génération le temps nécessaire pour parvenir à l'égalité femme-homme, selon l'étude annuelle publiée mercredi par le Forum économique mondial (WEF, organisation connue comme le forum économique de Davos).

Si ce rapport fait ressortir de fortes disparités d'un pays à l'autre, il faudra toutefois encore compter 135,6 années avant de parvenir à la parité à l'échelle mondiale. Il faudra désormais 36 ans de plus pour combler les écarts tant sur le plan économique que politique, de santé ou encore d'éducation, souligne cette étude annuelle sur les inégalités femmes-hommes dans le monde dont c'est la quinzième édition.

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«La pandémie a eu un impact fondamental sur l'égalité femmes-hommes, tant sur le lieu de travail qu'à la maison, faisant reculer des années de progrès», a mis en lumière Saadia Zahidi, membre du Comité Exécutif du Forum Économique Mondial, citée dans le communiqué accompagnant l'étude.

Davantage de perte d'emplois pour les femmes

Les répercussions de la crise sanitaire ont été plus sévères pour les femmes qui ont été plus nombreuses à perdre leur emploi, en partie en raison de leur sur-représentation dans des secteurs liés à la consommation qui ont été les plus directement affectés par les mesures de confinement.

Selon les chiffres de l'Organisation internationale du travail (OIT), la perte d'emplois des femmes a atteint 5% en 2020, contre 3,9% chez les hommes, a cité l'étude à l'appui.

La crise sanitaire a également accru la double charge des femmes entre le travail et les responsabilités de la maison, avec les tâches ménagères, la garde des enfants et des soins aux personnes âgées qui leur «incombent de manière disproportionnée».

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Le rythme des embauches pour les femmes est également plus lent maintenant que le marché de l'emploi se redresse, leurs chances d'être recrutées pour des postes dirigeants étant moindre, selon cette étude, qui constate une régression d'un à deux ans par rapport aux progrès réalisés jusqu'à présent.

Une sous-représentation des femmes en politique

Le fossé s'est pourtant surtout creusé au niveau politique, selon cet indice réalisé tous les ans depuis 2006. S'il fait ressortir une amélioration dans plus de la moitié des 156 pays passés en revue, les femmes n'occupent toutefois que 26,1% des sièges parlementaires et 22,6% des postes ministériels au niveau mondial.

En poursuivant sa trajectoire actuelle, l'écart femmes-hommes en politique devrait mettre 145,5 ans à se combler, contre 95 ans dans la précédente édition du rapport, datant de fin 2019.

L'Islande conserve la tête du classement

La publication de cette quinzième édition a été retardée par la crise sanitaire, les auteurs de l'étude notant que les données récoltées pour 2021 ne reflètent pas encore entièrement l'impact de la pandémie sur les femmes.

Pour la douzième année consécutive, l'Islande s'est maintenue en haut de classement, restant le pays le plus égalitaire au monde, suivi par la Finlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et la Suède. La Suisse arrive en dixième position.