A Nanterre (Hauts-de-Seine), au sein de l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), un service de 14 enquêteurs travaille sur l’exploitation sexuelle des mineurs en ligne et la pédocriminalité. A sa tête depuis 2018, la commandante Véronique Béchu a répondu aux questions de Libération.
Pouvez-vous nous expliquer votre périmètre d’activité ?
Le vecteur de notre saisine, c’est l’infraction en ligne. Nous n’avons pas la possibilité d’absorber tout le flux qui nous arrive, donc nous priorisons les dossiers : ceux avec les faits les plus graves, ceux avec un volet international car c’est aussi de notre ressort, ceux de corruption de mineurs, de sextorsion s’il y a une résonance nationale ou un grand nombre de victimes. Certains dossiers de corruption comportent 150 à 200 mineurs victimes pour un seul individu. Ce sont des affaires souvent techniques, chronophages, qui demandent une expertise. Nous avons aussi une priorisation en matière d’âge des enfants : nous travaillons quasiment exclusivement sur des mineurs de 0 à 10-12 ans. Et dans cette tranche, près de 50 % de nos dossiers, c’est du 0-4 ans. Le reste du spectre est envoyé en province, aux sûretés départementales et aux brigades de protection de la famille.
De quelle manière et en quelle quantité êtes-vous saisis chaque année ?
Nous avons beaucoup de canaux de signalement. La fondation américaine NCMEC collecte tous les signalements qui proviennent des sociétés de l’Internet. E