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Controverse autour d’un article de propagande de la télévision d’Etat chinoise sur les Ouïgours

Une certaine Laurène Beaumond, présentée comme une « journaliste française indépendante » a développé sur le média d’Etat chinois les thèses de Pékin sur le Xinjiang et Taïwan.

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Publié le 31 mars 2021 à 18h54, modifié le 04 avril 2021 à 17h06

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Carte de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, en Chine.

« “Mon” Xinjiang : halte à la tyrannie des fake news ». Sous ce titre engageant, le site de la télévision d’Etat chinoise en français, CGTN, a publié dimanche 28 mars la tribune d’une « journaliste indépendante basée en France », Laurène Beaumond. Le texte, rangé dans les pages opinions du média d’Etat de Pékin, démonte, à la façon d’un témoignage vécu et personnel, les accusations de génocide et de persécution subis par la minorité musulmane des Ouïgours dans la province du Xinjiang.

En effet, « je suis française et j’ai vécu presque sept ans en Chine », indique là cette journaliste. Mieux : « Les hasards de la vie ont fait que j’ai de la famille vivant à Urumqi, la capitale du Xinjiang. J’ai eu l’occasion de visiter la région à maintes reprises entre 2014 et 2019, et je ne reconnais pas le Xinjiang que l’on me décrit dans celui que je connais. »

Inconnue à la Commission de la carte

Le problème est que Laurène Beaumond n’existe pas telle que le média d’Etat veut la présenter. Inconnue, officiellement, au bataillon de la presse française. Le Monde a pu vérifier qu’aucune personne de ce pseudonyme ne figure dans le fichier de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels français. Elle devrait car, assure CGTN, cette femme, « doublement diplômée d’histoire de l’art et d’archéologie de l’université Sorbonne-Paris IV et titulaire d’un master de journalisme, a travaillé dans différentes rédactions parisiennes avant de poser ses valises à Beijing ».

Vendredi 2 avril, le Figaro a indiqué avoir parlé à la personne qui se dissimulerait sous ce nom, « une femme originaire de la Sarthe » qui refuse de donner son identité et le nom des médias pour lesquels elle aurait travaillé. A Pékin précise le journal, « elle fut traductrice, puis présentatrice sur la chaîne CCTV, comme nombre d’étrangers, travaillant pour la télévision d’État sous le contrôle strict des censeurs ».

Le Monde a également pu vérifier que cette personne ne figurait pas sous son véritable nom, connu des médias à Pékin, dans le fichier de la commission de la carte des journalistes professionnels français. Sans surprise, son point de vue publié par CGTN sur les Ouïgours reprend tous les éléments du langage officiel du régime de Pékin sur le sujet, en s’interrogeant sur les « nouveaux pasionarias [sic] de la cause ouïgoure, cette ethnie dont le sort ne préoccupait personne jusqu’ici », et en notant que « les grandes marques étrangères qui ont annoncé arrêter d’utiliser le coton récolté dans le Xinjiang pour fabriquer leurs vêtements sont la goutte qui ont [sic] fait déborder le vase ».

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