Presque un tiers des patients admis à l’hôpital au Royaume-Uni pour des symptômes dus au Covid-19 ont dû y retourner dans les quatre mois qui ont suivi leur sortie. Et plus d’un sur dix est décédé, révèle une étude parue le 31 mars dans le British Medical Journal (BMJ).

Les auteurs ont analysé les données d’une cohorte de près de 48 000 malades du Covid-19 sortis de l’hôpital au 31 août 2020. Ils ont observé que les taux de réadmission à l’hôpital et de décès étaient quatre à huit fois plus élevés que dans le groupe témoin.

Un constat qui ne doit pas être pris à la légère, insiste, dans The Guardian, Amitava Banerjee, de l’Institut d’informatique de la santé de l’University College London, qui a participé aux travaux. Il ajoute :

Il est ainsi démontré que cette maladie est loin d’être bénigne. Nous devons surveiller l’état des patients post-Covid afin de déceler le plus tôt possible toute altération des organes.”

De nombreuses personnes dans le monde ont signalé une persistance des symptômes longtemps après avoir été infectées par le virus responsable du Covid-19, y compris parmi ceux qui n’ont eu que des formes légères de la maladie. C’est ce qu’on appelle le “Covid long”. Mais cette nouvelle étude permet d’avoir un suivi plus spécifique des malades hospitalisés et, surtout, la comparaison avec le groupe témoin permet de prendre la mesure des troubles dus à cette infection.

Plusieurs organes présentent des dysfonctionnements

L’étude souligne en particulier que les personnes sorties de l’hôpital présentaient des taux plus élevés de dysfonctionnement de plusieurs organes par rapport au risque attendu dans la population générale.

“L’augmentation des risques ne se limite pas aux personnes âgées et n’est pas uniformément répartie entre groupes ethniques. Le diagnostic, le traitement et la prophylaxie du syndrome de Covid long nécessitent une approche globale et non spécifiquement ciblée sur un organe ou une pathologie. Il est urgent d’approfondir les recherches afin de déterminer les facteurs de risque”, concluent les auteurs. De son côté, Amitava Banerjee résume dans The Guardian :

“Jusqu’à présent, nous pensions que les maladies cardiaques, rénales ainsi que le diabète étaient des facteurs de risque pour les patients atteints de Covid-19, mais il s’avère que ce sont aussi des complications liées au Covid-19.”