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Llukalkan, ce dinosaure qui "semait la peur" il y a 80 millions d'années en Patagonie

Dinosaure
Impression d'artiste du Llukalkan aliocranianus, une nouvelle espèce d'abélisauridé mise au jour en Patagonie. © Jorge Blanco/Journal of Vertebrate Paleontology

En Argentine, des paléontologues ont identifié une nouvelle espèce de dinosaure théropode vieux d'environ 80 millions d'années. D'après son fossile, Llukalkan aliocranianus était un prédateur aux griffes acérées, à la morsure puissante et au sens de l'odorat aiguisé.

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Un nouveau prédateur tout droit venu du Crétacé. C'est ce que des paléontologues ont découvert en Patagonie. Son fossile est apparu par hasard en 2015 dans la formation de Bajo de la Carpa localisée à La Invernada en Argentine. Et il a permis de dresser un portrait plutôt impressionnant de ce redoutable dinosaure vieux de 80 millions d'années.

Selon l'étude parue dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, le fossile est constitué d'un crâne incomplet et partiellement articulé. Mais son analyse a livré quantité d'informations sur son propriétaire. Celui-ci appartiendrait à la famille des abélisauridés, des théropodes qui évoluaient en Patagonie et dans d'autres régions du sud du supercontinent Gondwana.

Les ossements retrouvés à divers endroits ont montré que ces dinosaures pouvaient mesurer entre cinq et neuf mètres long et présentaient une apparence similaire à celle du célèbre Tyrannosaurus rex. Ils se dressaient sur des membres inférieurs robustes tandis que leurs membres supérieurs étaient très petits.

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Leur crâne en revanche était très différent. Plus courts et plus profonds, ils arboraient des excroissances telles que des crêtes ou des cornes. Des caractéristiques qui sont aussi apparues chez le nouveau spécimen nommé Llukalkan aliocranianus.

Une ouïe très différente et meilleure

Jusqu'ici, près de 10 espèces d'abélisauridés avaient été mises au jour en Patagonie. Parmi elles, figure un dinosaure appelé Viavenator exxoni également identifié à partir de la formation de Bajo de la Carpa. D'après l'étude, le crâne de Llukalkan aliocranianus a montré de nombreuses similarités avec ce dernier.

Mais les paléontologues ont également mis en évidence plusieurs différences. L'une des plus remarquables est la présence d'un petit sinus rempli d'air au niveau de l'oreille moyenne du spécimen qui serait un jeune individu. Cette particularité n'avait encore jamais été observée chez aucun autre abélisauridé y compris V. exxoni.

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Le fossile de Llukalkan aliocranianus est constitué d'un crâne incomplet et partiellement articulé. Il appartiendrait à un spécimen relativement jeune, un juvénile ou un sub-adulte d'après l'étude.  © Gianechini et al., Journal of Vertebrate Paleontology

Ceci suggère que Llukalkan entendait probalement très différemment et surtout mieux que les autres. "Cette découverte laisse entendre une adaptation auditive différente des autres abélisauridés, et probablement une ouïe plus fine", a confirmé dans un communiqué le Dr. Ariel Mendez du Patagonian Institute of Geology and Palaeontology.

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D'après le spécialiste, son sens de l'audition était probablement similaire à celui des crocodiles modernes. Et constituait sans doute une capacité bien pratique, en plus de son sens de l'odorat aiguisé, pour chasser les proies dont ce carnivore se nourrissait. L'analyse a également mis en évidence une morsure très puissante et des dents acérées.

"Celui qui sème la peur"

Au vu de son portrait, Llukalkan aliocranianus figurait probablement parmi les plus grands prédateurs de cette région sud-américaine au Crétacé. D'où son nom : Llukalkan signifiant "celui qui sème la peur" dans la langue du peuple natif Mapuche et aliocranianus signifiant "crâne différent" en latin.

Le carnivore n'était toutefois pas seul à semer la terreur. A Bajo de la Carpa, ses restes ont été trouvés à 700 mètres seulement de ceux du Viavenator datés de la même période. "C'est une découverte particulièrement importante", a expliqué le Dr. Federico Gianechini, paléontologue de la National University of San Luis et principal auteur de l'étude.

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"Cela suggère que la diversité et l'abondance des abélisauridés étaient remarquables, pas seulement à travers la Patagonie, mais aussi dans des régions plus locales à cette période", a-t-il poursuivi. Ces travaux sur les adaptations de Llukalkan laissent aussi penser que ces prédateurs prospéraient avant l'extinction de masse qui a marqué la fin du Crétacé.

Le fossile est apparu dans la formation de Bajo de la Carpa localisée à La Invernada en Argentine où de nombreux ossements ont déjà été trouvés par le passé.  © Gianechini et al., Journal of Vertebrate Paleontology
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"Ces dinosaures testaient encore de nouvelles voies évolutives et se diversifiaient rapidement peu avant de disparaitre complètement", a précisé le Dr. Mendez. Une conclusion qui sous-entend que les abélisauridés pourraient encore réserver bien des surprises aux paléontologues, y compris des espèces encore inconnues.

"Cette découverte laisse penser qu'il y a probablement davantage d'abélisauridés que nous n'avons pas encore découvert par ici, donc nous allons rechercher d'autres nouvelles espèces et tenter d'acquérir une meilleure compréhension de leur relation" au sein de ce groupe de dinosaures, a conclu le Dr. Gianechini.

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