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En septembre 2019, mis en examen pour viols en France et en Suisse, Tariq Ramadan réglait ses comptes avec ses accusatrices et avec la justice française dans un livre intitulé Devoir de vérité. Le prédicateur est de retour, mais cette fois, c'est par la chanson qu'il s'en prend à l'Occident, coupable à ses yeux de tous les crimes. Dans une vidéo de huit minutes, accessible sur la plateforme YouTube et intitulée Qu'est-ce que vous croyez ?, l'ancien professeur d'études islamiques contemporaines à Oxford annonce que le monde blanc, qui a préféré « l'argent et la guerre », bientôt tremblera de peur. « Vous avez peur ? Vous allez perdre vos privilèges et votre identité ? Vous serez sauvagement remplacés ? », interroge-t-il. La sortie de l'album, baptisé Traversées, est attendue le 29 mai, juste après la fin du Ramadan.
Ce n'est pas exactement de la chanson, davantage une longue diatribe avec musique de fond. Un slam anticolonialiste ou décolonial, à en juger ce long refrain : « Est-ce que vous croyez que l'on va rester là assis à vous regarder ? Piller nos terres, nos richesses, nos minerais. Vous laisser tranquillement écrire l'histoire et la coloniser comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays, nos continents, nos paysages autant que nos esprits. » Sans jamais citer « les Occidentaux » ou « les Blancs », Tariq Ramadan nous met en garde : « Soit vous partagez, soit on se servira […]. Il n'est pas voleur le pauvre et l'affamé. » Une musique qui correspond à sa nouvelle ligne de défense face à une justice qu'il qualifie de « colonialiste ». C'est uniquement parce qu'il n'est pas blanc qu'il s'est retrouvé en prison, accusé de plusieurs viols, répète-t-il.
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Reconversions multiples
Le nouvel artiste de 58 ans n'est pas forcément le mieux placé pour prendre la défense des damnés de la terre. C'est d'abord son père, Saïd Ramadan, gendre d'Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans en Égypte, qui est venu volontairement s'établir à Genève, avec pour ambition d'islamiser l'Occident, afin « d'établir un État islamique sur toute la terre ». Domicilié tour à tour à Genève, à Londres et à Doha (Qatar), propriétaire notamment d'un appartement à Montmartre, Tariq Ramadan percevait, avant ses ennuis judiciaires, 35 000 euros par mois comme consultant auprès de Qatar Foundation, comme l'a révélé en 2019 l'ouvrage Qatar Papers. Une situation davantage enviable que celle des milliers de réfugiés qui meurent « tous les jours sur les bateaux de la honte et du désespoir », comme il aime à le « slamer ».
À LIRE AUSSI Coignard – Tariq Ramadan : un Tartuffe en toute libertéDepuis sa sortie de prison, le prédicateur n'est pas à sa première tentative de reconversion. En octobre 2020, il a lancé « Chifa », un centre de recherche et de formation, afin de dispenser des cours d'humanisme, d'éthique et de… féminisme. Alors qu'il est lui-même mis en examen pour cinq viols et France et un viol en Suisse, Tariq Ramadan n'a pas hésité à recruter, pour ses cours sur la foi et la croyance, le théologien Yacob Mahi, condamné à trois ans de prison avec sursis en Belgique pour « faits de mœurs » et « violences physiques ». Plus récemment, en mars 2021, sous le titre « Vous souhaitez maîtriser la parole en public ? », le prédicateur proposait pour 300 euros un séminaire intensif de formation à la prise de parole. Dont il est, bien évidemment, le formateur. Tariq Ramadan a également publié en 2020 un petit ouvrage d'une centaine de pages consacré à Malcolm X, qui n'a guère attiré l'attention de la critique.
Le texte de sa chanson révèle le vrai Ramadan : un islamiste radical dont le but est l’islamisation de l’Europe et la soumission de l’Occident.
Son autre image, celle du professeur érudit, du philosophe de haut vol, du religieux tempéré n’était qu’un masque pour duper les idiots utiles.
Quand tu « viendras » pour tout « piquer », un conseil, achète toi une paire de c... On t’attend.
A Bali, on avait fait sauter une boite de nuit dans un épouvantable massacre parce que "c'était une boite de nuit fréquentée (soi-disant) par des homosexuels et ils dansaient".
Veut-on ça en France ?