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Des partisans d’Alexeï Navalny, dont sa médecin personnelle, interpellés devant sa colonie pénitentiaire

Le flou demeure sur l’état de santé de l’opposant, en grève de la faim depuis la fin de mars. Un journal progouvernemental affirme qu’il a été transféré dans une unité de soins. Ce que conteste son épouse, en possession d’une lettre du directeur de la colonie pénitentiaire.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 avril 2021 à 16h41, modifié le 06 avril 2021 à 20h37

Temps de Lecture 2 min.

Anastasia Vassilieva, la médecin d’Alexeï Navalny, le 6 avril, devant le camp de Pokrov, où l’opposant russe est emprisonné. La jeune femme a été interpellée.

Quel est réellement l’état de santé d’Alexeï Navalny ? C’est ce que voulaient savoir une poignée de ses partisans qui s’étaient réunis, mardi 6 avril, devant la colonie pénitentiaire de Pokrov, où l’opposant au Kremlin est emprisonné. Mais ils n’ont pas réussi à obtenir la moindre information. Au lieu de ça, ils ont été interpellés en milieu d’après-midi par la police russe.

Selon une journaliste de l’Agence France-Presse, la médecin personnelle d’Alexeï Navalny et militante d’opposition Anastasia Vassilieva fait partie des quelques personnes arrêtées et embarquées dans des fourgons de police devant le camp numéro 2 de Pokrov, à 100 kilomètres à l’est de Moscou. Avant son interpellation, elle avait confié être « inquiète » pour son patient, malade et en grève de la faim, et être venue pour « comprendre ce qu’il se passe ».

Parmi les autres personnes arrêtées figurent des médecins, des partisans de l’opposant et au moins un journaliste. Ils s’étaient rassemblés à la mi-journée devant le camp pénitentiaire et demandaient à rencontrer le directeur. Sans surprise, les autorités n’ont pas accédé à leur demande. Mme Vassilieva a finalement été relâchée dans la soirée, a annoncé son équipe. Même chose pour le journaliste interpellé, qui a affirmé sur Twitter avoir été libéré quelques heures après son interpellation.

Alexeï Navalny est détenu depuis février dans la colonie pénitentiaire de Pokrov, à 100 kilomètres à l’est de Moscou.

Selon un média progouvernemental, le prisonnier a été transféré, lundi, dans une unité médicale en raison de l’aggravation de son état de santé. Cette information n’a pas été confirmée par d’autres sources ou des proches de M. Navalny. Quelques heures auparavant, il avait donné de ses nouvelles sur son compte Instagram : « Je cite les données officielles de la prise de température aujourd’hui : “Une forte toux, 38,1 °C de température”. » « Je continue la grève de la faim, bien évidemment », avait-il ajouté.

Des accusations de torture

D’après Olga Mikhaïlova, son avocate, la prison ne dispose que d’un aide-soignant et d’aucun médecin. Elle a affirmé que son client pesait la veille 80 kg, contre 93 lorsqu’il est arrivé au camp de Pokrov et 85 au début de sa grève de la faim.

Le principal opposant du Kremlin, âgé de 44 ans, a annoncé, le 31 mars, qu’il arrêtait de s’alimenter pour protester contre ses conditions de détention, accusant l’administration pénitentiaire de lui refuser des soins et de le « torturer » par privation de sommeil. Il se plaint depuis la fin de mars de douleurs au dos et de problèmes aux jambes.

Sa femme, Ioulia Navalnaïa, a publié sur Instagram une lettre du directeur de la colonie pénitentiaire dans laquelle il écrit ne pas pouvoir faire hospitaliser M. Navalny car il ne dispose pas de ses documents d’identité, obligatoires pour une telle procédure. « Monsieur le directeur, n’oubliez pas que si le pire se produit pour Alexeï, sa mort sera sur votre conscience et sur celle de Poutine, a-t-elle commenté. Mais votre Poutine vous poignardera ensuite dans le dos et vous fera porter le chapeau. »

Ses partisans sont d’autant plus inquiets que l’opposant a survécu de justesse à un empoisonnement, en août dernier, dont la responsabilité a depuis été imputée au Kremlin. Retourné en Russie en janvier après cinq mois de convalescence en Allemagne, il avait été immédiatement arrêté et condamné à deux ans et demi d’emprisonnement pour une ancienne affaire de fraude – condamnation considérée comme politique.

Le Monde avec AFP

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