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«Arabe de service» : Taha Bouhafs sera recité à comparaître pour le 9 juin

L'entrée d'un tribunal correctionnel (photo d'illustration).
L'entrée d'un tribunal correctionnel (photo d'illustration). Keryann / stock.adobe.com

Le tribunal correctionnel de Paris a constaté l'irrégularité de la citation de Taha Bouhafs, ce mercredi 7 avril, car celle-ci n'a pas été faite dans les délais. Le journaliste militant est poursuivi pour avoir insulté Linda Kebbab.

Le journaliste Taha Bouhafs - qui avait qualifié la policière d'«arabe de service» dans un message posté sur le réseau social Twitter en juin 2020 - va être de nouveau cité à comparaître pour le 9 juin 2021, a annoncé le parquet ce mercredi 7 avril lors d'une audience devant le tribunal correctionnel de Paris.

Ni Taha Bouhafs ni son avocat, Me Arié Alimi, n'étaient présents lors de cette audience. Suite à un imbroglio autour de l'adresse du prévenu, le tribunal a constaté l'irrégularité de la citation de Taha Bouhafs ce mercredi 7 avril car celle-ci n'a pas été faite dans les délais. Le journaliste aurait pu accepter de comparaître «volontairement» mais il ne l'a pas fait. Ce qui va donc conduire le parquet à le citer ultérieurement.

Juste après l'audience, une passe d'armes «juridique» a eu lieu sur les réseaux sociaux entre Me Arié Alimi et Me Thibault de Montbrial, l'avocat de Linda Kebbab. «La procédure d'injure publique à caractère raciale contre Taha Bouhafs avec Linda Kebbab et la LICRA comme partie civile est annulée par le tribunal (...) Monsieur Bouhafs n'est plus poursuivi et encore moins le 9 juin», s'est félicité Me Arié Alimi sur Twitter. «La procédure n'a pas été annulée, c'est la citation. La procédure est parfaitement valable. Cette citation va être refaite par le parquet pour le 9 juin», lui a rétorqué Me Thibault de Montbrial.

«C'est plus facile de faire des tweets injurieux que de s'en expliquer devant la justice», a également réagi Thibault de Montbrial après l'audience.

«J'espérais qu'il soit un petit peu courageux. Je constate une fois de plus qu'il ne l'est pas (...) Ce n'est pas renier son origine que d'embrasser un uniforme que nous aimons vraiment», a de son côté expliqué Linda Kebbab.

Une plainte pour injure publique à caractère raciste

Les faits relatifs à cette affaire remontent au mercredi 3 juin 2020. Ce jour-là, au lendemain d'une manifestation interdite de 20.000 personnes dénonçant les «violences policières» organisée à Paris à l'initiative des proches d'Adama Traoré, Linda Kebbab est invitée sur France Info.

À VOIR AUSSI - Linda Kebbab: «Il n'y a pas de courage à faire du police bashing, on n'est pas dans une dictature» (07/10/2020)

La déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO accuse alors Assa Traoré, la sœur d'Adama Traoré de se «saisir» de la mort de Georges Floyd aux États-Unis pour faire valoir ses propres intérêts. Pour rappel, Adama Traoré est un jeune homme mort en 2016 après une interpellation par des gendarmes dans des conditions controversées.

«Le fond du problème, c'est cette affaire, avec cette jeune fille, la sœur d'Adama Traoré, dont je comprends la colère et la souffrance d'avoir perdu son frère, qui se saisit d'une affaire américaine qui n'a absolument rien à voir, ni dans son histoire, ni dans son fond, ni dans sa technicité», avait déclaré Linda Kebbab.

Dans un message posté le jour même sur Twitter, le journaliste Taha Bouhafs - investi notamment dans la dénonciation des violences policières -, avait commenté l'intervention médiatique de Linda Kebbab en qualifiant la policière d'«ADS : Arabe de Service», avant d'effacer son tweet.

Dans la foulée, Linda Kebbab avait déposé plainte contre Taha Bouhafs pour injure publique à caractère raciste. «Raciste et pas courageux, il m'a bloquée. Assez de ses incitations à la haine, de ses mensonges et manipulations. JE DÉPOSE PLAINTE», avait-elle écrit sur Twitter.

«Je serais ravi de pouvoir expliquer en détail devant un tribunal, les raisons qui m'amènent à dire que cette femme est une ar*be de service. Vive la liberté d'expression», avait ensuite répliqué Taha Bouhafs.

«Arabe de service» : Taha Bouhafs sera recité à comparaître pour le 9 juin

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318 commentaires
  • La dent blanche

    le

    Elle est arabe non ? Elle est en service non ? Alors, "arabe de service" c'est simplement le reflet de la réalité. Où y a-t-il un "caractère raciste" dans ces propos ?

  • Anonyme

    le

    Cette activiste devrait être interdit de territoire. Il est algérien.

  • C'est Parti

    le

    L'insulte raciste est indéniable. Pour autant, il ne faut pas négliger la portée de cette insulte en particulier, utilisée dans un contexte très particulier. "L'arabe de service", c'est le larbin complètement assujetti à la hiérarchie et à qui on donne les sales besognes. Donc, émanant de ce pseudo journaliste, il n'a pas utilisé cette insulte par hasard, d'ailleurs il n'a aucun remord. C'est une insulte extrêmement perverse , qui s'adresse à une femme faisant partie des FDO, de la même origine que lui, et qui devient, pour lui, une vendue, celle qui est passée de l'autre côté de la barrière à ne pas franchir. Vu les antécédents de cet homme, comment s'en étonner ? On est dans la haine caractérisée. Le fait qu'elle soit une femme , et qu'elle ne se laisse pas faire, n'a pas dû arranger l'affaire avec un tel profil!
    Cdlt.
    Lyne P.

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