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Le grand singe le plus rare de la planète pourrait bientôt s’éteindre

Leur nombre a chuté de 83 % en seulement trois générations

© Tim Laman / Wikimedia Commons

L’orang-outan de Tapanuli ou orang-outan de Batang Toru est l’espèce de grands singes la plus menacée au monde. Alors que l’on n’a pas encore décelé tous les mystères de ce singe dont la description n’a été faite qu’en 2017, il semblerait qu’il soit plus proche de l’extinction que jamais. D’après une récente étude, leur nombre aurait chuté de 83% en seulement trois générations.

Une espèce menacée

L’orang-outan de Tapanuli, le grand singe le plus rare de la planète pourrait bientôt s’éteindre. À l’heure où nous parlons, les orangs-outans de Tapanuli peuvent être trouvés dans la région de Tapanuli, dans les montagnes de Batang Toru, dans la province de Sumatra du Nord, en Indonésie. D’après l’étude publiée le 4 janvier dernier dans la revue PLOS One, les singes occuperaient aujourd’hui moins de 2,7% de l’habitat d’origine qu’ils occupaient à la fin des années 1800.

Avec moins de 800 individus recensés, la population pourrait disparaître dans les prochaines années. Erik Meijaard, auteur principal de l’étude et fondateur du groupe de conservation Borneo Futures, indique que l’extinction de l’espèce est inévitable si plus de 1% de la population venait à être tuée, chassée ou transférée chaque année. Dans ce cas, ce serait la première espèce de grand singe à s’éteindre à notre époque.

© Tim Laman / Wikimedia Commons

Quelles sont les raisons de ce déclin ?

Les scientifiques expliquent que les orangs-outans de Tapanuli ont été conduits dans leur habitat actuel, c’est-à-dire les montagnes de Batang Toru, par les chasseurs. Si ces animaux devraient pouvoir se déplacer d’un environnement à l’autre pour augmenter leurs chances de survie, ils sont dans l’incapacité de le faire, car ils sont coincés dans les hautes terres, un environnement assez peu adapté à leur mode de vie.

Leur situation pourrait empirer. La société PT North Sumatera Hydro Energy projette notamment d’implanter une centrale hydroélectrique sur la rivière Batang Toru, au nord de Sumatra. Le site s’étendant sur plus de 100 hectares empêcherait plusieurs sous-populations d’orangs-outans Tapanuli de s’entremêler, ce qui conduirait à la consanguinité et limiterait par conséquent la diversité génétique de l’espèce.

Pour l’instant, la société a suspendu la construction de la centrale en raison de la pandémie de Covid-19. En outre, le projet n’est désormais plus financé par la Banque de Chine. Ainsi, il pourrait être suspendu pendant quelques années. Une aubaine pour les conservateurs des animaux qui profitent de cette pause pour évaluer la menace qui pèse sur les grands singes.

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