Le chauffard qui avait foncé sur des policiers à Nice était sous l'emprise d'un gaz hilarant

Le jeune Portugais a été condamné à trois de prison (dont 18 mois ferme) pour des faits remontant à février 2021.

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Ch. P. Publié le 08/04/2021 à 11:38, mis à jour le 08/04/2021 à 11:41
Un policier municipal de Nice avait tiré à quatre reprises sur la Clio qui lui avait foncé dessus. Photo François Vignola

Flavio R., un jeune Portugais de 20 ans, au volant d’une voiture de location, avec des passagers à bord, avait foncé le 13 février sur une patrouille de la police municipale, boulevard du Mont-Boron à Nice, point d’orgue d’une course-poursuite en pleine ville.

Le chauffard avait été pris en chasse vers 23 heures alors qu’il remontait à tombeau ouvert et à contresens le boulevard Pierre-Sola.

Christophe, l’un des fonctionnaires heurté à une jambe, avait tiré à quatre reprises. Le drame n’est pas passé loin. Tout cela parce que le conducteur, sans permis de conduire, voulait échapper au contrôle, fonçant délibérément sur le policier. La voiture du fuyard, une Clio, avait été découverte abandonnée rue Pierre-Blancon, dans le quartier Riquier.

Le parquet avait, à chaud, ouvert une enquête pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique". Les faits ont été requalifiés depuis en "refus d’obtempérer et violences volontaires".

Jugé en correctionnelle, Flavio R., en réponse à une question du président Alain Chemama, avoue avoir été sous l’effet du protoxyde d’azote, un gaz à la fois hilarant et euphorisant. "Ca fait rire et ca met la tête à l’envers", explique le prévenu, en France depuis trois mois pour trouver un emploi dans le bâtiment.

"Mes clients, eux, ont tout sauf envie de ne rire", rétorque Me Jordan Hadad, qui plaide pour trois agents, parties civiles: "Les forces de l’ordre sont de plus en plus prises à partie dans l’exercice de leur mission mais là, on atteint des sommets."

La Ville de Nice réclame un euro symbolique mais également le remboursement des dégâts provoqués sur l’une des voitures de police. Christophe, le police qui a fait feu, raconte: "La Clio est partie en tête-à-queue et s’est immobilisée. Je suis sorti du véhicule, main gauche en l’air en criant "stop police". Quand il a heurté notre voiture en marche arrière, [le policier au volant a également été blessé, N.D.L.R.], je me suis dit que ça pouvait être de la maladresse. Mais quand il a, dans un deuxième temps, foncé sur moi, je n’ai eu aucun doute sur son intention".

Le policier tire d’abord dans le radiateur avant d’être percuté et de finir sur le capot de sa voiture de service. Il riposte alors en tirant sur le flanc de la Clio.

La procureure Joëlle Casanova, tout en s’étonnant de l’absence de l’expertise balistique dans la procédure, estime avoir suffisamment d’éléments pour demander deux ans de prison contre le jeune prévenu, peine assortie d’un emprisonnement immédiat. "Ce sont des faits inacceptables, intolérables", martèle la magistrate.

Me Audrey Giordan, avocate de la défense, évoque "la peur", "maître-mot de ce dossier", et bien mauvaise conseillère en l’occurrence. Flavio Rufino a présenté ses excuses pour son "comportement stupide".

Le tribunal a condamné mercredi soir le jeune homme à trois ans de prison dont dix-huit mois ferme. Il devra également verser dans un premier temps aux policiers municipaux une provision totale 4.700 euros en dédommagement de leurs préjudices et leurs frais de justice.

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