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Essonne : des policiers cibles de violentes agressions dans tout le département

Des «violences inacceptables» visant les policiers, selon la préfecture.
Des «violences inacceptables» visant les policiers, selon la préfecture. GUILLAUME SOUVANT / AFP

Plusieurs «groupes hostiles» ont attaqué ce week-end les forces de l'ordre à Grigny, Étampes et Corbeil-Essonnes.

Ce fut un week-end très chargé pour les policiers de l'Essonne. Samedi 10 et dimanche 11 avril, les forces de l'ordre ont été la cible de multiples «violences inacceptables» lors de différentes opérations ordinaires, a déclaré la préfecture de l'Essonne sur Twitter.

Au total, la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) de l'Essonne a indiqué au Figaro avoir dénombré en seulement deux jours six agressions visant des policiers.

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Tirs de mortier et jets de cocktails Molotov

Tout a commencé à Grigny, au sein des quartiers de la Grande Borgne et de Grigny 2, samedi soir. Vers 20h45, les policiers procèdent à une banale intervention suite à un accident routier entre un VTC et un piéton afin d'éviter un sur-accident. Une fois sur place, ils constatent qu'un conflit a éclaté entre le conducteur du véhicule et le piéton, et sont accueillis par des jets de pierres. À peine une heure plus tard, à environ un kilomètre du lieu de cette première agression, des effectifs sont requis pour sécuriser une jeune femme qui tente de récupérer ses affaires personnelles chez son ex-compagnon. Dès leur arrivée, les policiers sont la cible d'un «groupe hostile» constitué d'une vingtaine d'individus, ainsi que de tirs de mortiers. À 23h45, toujours à Grigny, les policiers interviennent de nouveau pour un accident de la route, et sont accueillis là aussi par des tirs de mortiers. Trente minutes plus tard, les fonctionnaires sont appelés pour venir en aide aux pompiers qui tentent d'éteindre un véhicule en flammes sur le parking d'un ancien magasin Casino. Un «groupe hostile» prend de nouveau les policiers et les pompiers pour cible.

Après un samedi agité, les policiers étaient loin d'imaginer qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Dimanche 11 avril, les violences envers les fonctionnaires de l'Essonne n'ont pas cessé. Vers 16h45, les policiers sont appelés pour un vol de motocyclette : un individu qui souhaitait vendre sa moto sur Leboncoin indique que la personne à qui il avait donné rendez-vous pour la vente du véhicule a disparu à bord de sa moto. Le vendeur a été pris à partie par une dizaine d'individus, alors que son potentiel acheteur volait le deux-roues. La police repère rapidement le chauffard, qui prend la fuite. Alors que ces derniers tentent d'interpeller le conducteur, ils sont pris à partie place de l'Hurepoix, au nord d'Étampes, par une cinquantaine d'individus «qui participaient à un match de football dans les alentours avec 200 personnes», indique une source policière. Le groupe s'acharne sur le véhicule des policiers en jetant différents projectiles. Deux véhicules ont été endommagés et un policier a été blessé par un projectile au niveau du crâne. La gendarmerie a été appelée en soutien à l'équipage de police, et le secteur a finalement été sécurisé deux heures après le début des hostilités, vers 18h30.

Au même moment, vers 19h20, à Corbeil-Essonnes, dans le quartier sensible Les Tarterêts, à une trentaine de kilomètres d'Étampes, alors les policiers étaient sur le point d'arrêter un groupe d'une dizaine d'individus qui confectionnaient des cocktails Molotov, ces derniers ont été visés sur la route par un cocktail en feu. Les agresseurs ont raté leur cible, et trois personnes issues du groupe ont été interpellées.

Contacté par Le Figaro, le syndicat Alliance 91 de l'Essonne a dénoncé une «violence omniprésente depuis quelques mois», et une «défiance de la police exacerbée par le confinement». «Sur le terrain, nous faisons face à des individus dont la notion de quartier est très importante, et qui sont dans une culture de la haine du policier, perçu comme l'envahisseur de la cité. Il existe un vrai sentiment d'impunité : non seulement ces personnes agressent les policiers, mais encore ils publient une vidéo sur les réseaux sociaux comme un trophée. On ne peut plus travailler», s'indigne le secrétaire général d'Alliance pour l'Essonne Claude Carillo, dénonçant la réforme de la police qui, d'après le syndicaliste, «amplifiera le problème et aura pour conséquence la perte des radars de la police sur le terrain».

Sur Twitter, Marine Le Pen a réagi en dénonçant des «caillassages de policiers» réalisés par «des bandes de voyous» : «On ne peut plus accepter la dérive accélérée de notre pays vers l'ensauvagement et la décivilisation», a-t-elle ajouté.

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602 commentaires
  • prosy63

    le

    Affolant !
    J'habitais l'Essonne quand elle s'appelait Seine et Oise, pendant l'occupation. Je peux vous assurer que les rues étaient plus tranquilles la journée et très très calmes le soir.
    Il est vrai que la population craignait ceux qui faisait la police, que leur uniforme soit vert ou noir.
    On ne va quand même pas regretter ce temps là !

  • Jean-JacquesdeToulouse

    le

    Le langage politique est destiné à rendre vraisemblable les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l apparence de la solidité à ce qui n'est que vent... Qui a lu 1984 ne peut re-voter M. Emmanuel Macron. De toutes les façons, c'est peut-être la dernière fois qu'une élection présidentielle aura lieu. Jean-Jacques DeToulouse

  • marioncobretti

    le

    Que les flic utilisent leurs armes ! ( pas les lacrymo je précise)...la population française sera reconnaissante ! . En effet le point de non retour est atteint et il faut agir avec fermeté il n'y a plus le choix ! .

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