« Ce n’est pas du sport », le courageux plaidoyer de Guardiola contre la Super Ligue

Le technicien espagnol s’est montré très critique envers l’esprit de la compétition européenne voulue par douze clubs dont celui dont il est l’entraîneur, Manchester City.

Pep Guardiola, le manager de Manchester City, club pourtant parmi les douze fondateurs de la Super Ligue, a regretté l'esprit du projet. Reuters/Ian Walton
Pep Guardiola, le manager de Manchester City, club pourtant parmi les douze fondateurs de la Super Ligue, a regretté l'esprit du projet. Reuters/Ian Walton

    Au lendemain des propos déjà inquiets de Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, un autre manager d’un des douze clubs fondateurs de la Super Ligue s’est montré critique contre le projet et surtout son esprit. Ce mardi, Pep Guardiola, à la tête de Manchester City, prochain adversaire du PSG en demi-finale de la Ligue des champions, n’a pas gardé sa langue dans sa poche.

    Après avoir reconnu qu’il n’avait pas encore « toutes les informations » concernant le projet, l’Espagnol s’est lancé dans une explication forte. « Je ne sais pas pour quelle raison ces équipes ont été sélectionnées, a-t-il indiqué. Le sport n’est pas du sport lorsque la relation entre l’effort et la récompense n’existe pas. Ce n’est pas du sport quand le succès est déjà garanti. Ce n’est pas du sport quand cela ne compte pas si vous perdez. C’est pour ça, et je l’ai dit plusieurs fois, je veux les compétitions les plus fortes possibles, spécialement la Premier League, et ce n’est pas juste quand une équipe se bat, se bat, se bat encore, arrive au sommet et ne peut pas se qualifier parce que… le succès est déjà réservé à seulement quelques autres clubs. »

    À l’inverse de Zinedine Zidane qui ce mardi a refusé d’évoquer le sujet et a renvoyé les questions vers son président Florentino Perez, qui est aussi l’homme à la tête de la Super Ligue, Guardiola a ensuite ajouté : « je ne sais pas si les choses vont changer, on dit que quatre ou cinq équipes pourront intégrer cette compétition… Mais que se passera-t-il si les 14 ou 15 autres équipes ne font pas de belles saisons et seront pourtant toujours là ? Donc ce n’est pas du sport. » Un peu dépité, il a conclu son plaidoyer contre le projet de son employeur ainsi : « la situation de cette Super Ligue doit être clarifiée, pourquoi ils ont pris ces décisions ? Pourquoi l’Ajax n’est-il pas impliqué avec tous leurs succès ? Expliquez ça… »

    Mais Guardiola s’est est également pris à l’UEFA. déplorant qu’il ait fallu que les clubs se battent pour obtenir le droit à cinq changements au coeur de « la plus dure saison de l’histoire » en raison de la pandémie. « Nous devons être le plus unis, a-t-il souhaité. Mais ne soyons pas naïfs, tout le monde pense à ses propres intérêts. L’UEFA pense à elle. » Pour appuyer ses propos, Guardiola cite l’exemple de Robert Lewandowski, l’attaquant du Bayern Munch, forfait pour le quart de finale contre le PSG après s’être blessé à un genou avec la Pologne durant la trêve internationale juste avant la Ligue des champions. « L’UEFA a décidé ça (NDLR : le calendrier) parce que c’est son business et Lewandowski n’a pas pu jouer. C’est chacun pour soi... »

    De son côté, Mauricio Pochettino, son homologue du PSG, dont Guardiola croisera la route dans une semaine donc, a, lui, commenté, à la veille du quart de finale de Coupe de France contre Angers : « Il n’est pas simple d’émettre une opinion sans avoir tous les détails du dossier. On voit qu’il y a, d’un côté, un groupe de clubs qui essaye de créer une nouvelle compétition et, de l’autre, il y a l’UEFA qui essaye d’améliorer l’actuelle Ligue des Champions. On va attendre de voir ce que ça donne dans les semaines à venir avant de donner une opinion. On est en course dans trois compétitions. Alors à cette période la saison, nous, les entraîneurs et les joueurs, on doit surtout se focaliser et garder toute notre énergie pour le jeu. "