Agression d’un instituteur dans l’Aisne : 15 mois de prison avec sursis pour trois parents d’un élève

Deux oncles et le père d’un élève avaient agressé la victime, qui s’inquiétait de l’absentéisme de l’enfant. Ils ont été reconnus coupables de violences en réunion.

Les deux oncles et le père de l'élève avaient frappé son instituteur en mars dernier. LP/Yann Foreix
Les deux oncles et le père de l'élève avaient frappé son instituteur en mars dernier. LP/Yann Foreix

    Ils lui avaient asséné des coups de pied et des coups de poing, lui valant deux jours d’ITT. Trois hommes d’une même famille ont été condamnés mardi à 15 mois de prison avec sursis pour l’agression en mars d’un instituteur de Laon, inquiet de l’absentéisme d’un enfant de leur famille, font savoir le parquet de Laon et l’avocat de la victime.

    Le père de l’enfant et deux oncles ont été reconnus coupables de violences en réunion sur l’enseignant, et de violation de l’enceinte de l’école, précise Me Alexandre Martin. La mère et la grand-mère, qui comparaissaient également, ont été condamnées à 105 heures de travail d’intérêt général, pour leur intrusion dans l’école.

    « Une réponse à la hauteur de la gravité des faits »

    Les faits s’étaient produits le 22 mars à la suite d’un échange entre la mère d’un élève de maternelle et l’instituteur « qui faisait part de son inquiétude devant l’absentéisme » de l’enfant, la mère craignant une « mesure relative à un placement », avait expliqué le procureur de Laon Guillaume Donnadieu. Après cet échange devant l’école Hélène-Boucher, la mère était revenue accompagnée de ses proches pour demander que l’enfant leur soit restitué, ce que la direction avait accepté mais en demandant une décharge. Sur fond « d’incompréhension croissante », la famille avait pénétré dans l’école et s’en était pris à l’enseignant.

    Me Martin a salué une décision « qui n’est pas symbolique » et constitue « une réponse à la hauteur de la gravité des faits ». Aucun antécédent de violence n’avait été signalé par l’école pour cette famille. Dénonçant une « agression physique inacceptable », le préfet de l’Aisne Ziad Khoury, avait au moment des faits appelé « à la plus grande fermeté face à de tels comportements inadmissibles ».