Parler d'un sujet politique de manière négative, ça rapporte gros.

Faire « Ouin ouin » sur les réseaux, ça peut rapporter gros

© Deagreez via Getty images

Selon une étude espagnole, pour qu’un tweet perce, il vaut mieux le teinter d’émotions négatives. Une autre manière de dire que l'indignation est bien le moteur de notre engagement sur les réseaux.

Vous venez de faire un tweet sur l’état de la politique en France ou bien sur la situation sanitaire et vous voulez qu’il soit le plus viral possible ? D’après les chercheurs de l’université de Jaén en Espagne, il existe une sorte de formule magique pour accumuler les likes et les retweets. Il ne s’agit pas d’avoir un certain nombre d’abonnés ou bien d'employer certains hashtags dans les 280 caractères, mais plutôt d’appuyer sur le sentiment de négativité même du message. 

La négative attitude

En analysant près de 47 000 tweets provenant de 25 847 comptes et portant sur le référendum de l’indépendance de la Catalogne de 2017, les chercheurs ont découvert que les tweets teintés d’émotions négatives avaient plus de probabilités d’être retweetés, notamment quand il s’agit d’un message tournant autour de la politique. Le nombre de termes négatifs au sein d’un même message a même une incidence sur ce taux de viralité. Chaque terme augmente les chances d’être retweeté de 3,46%.

Indignez-vous !

Les chercheurs estiment toutefois que cette méthode ne fonctionne sans doute pas avec des tweets portant sur d’autres sujets que la politique. Ils ajoutent que ce référendum était perçu de manière majoritairement négative par les Espagnols, ce qui pourrait exercer un biais dans cette étude. Leurs résultats semblent toutefois donner du crédit à la théorie du spécialiste de l’éthique Tristan Harris qui expliquait devant le Sénat américain en 2019 que l’indignation était le moteur le plus puissant quand on voulait générer de l’engagement sur les réseaux sociaux. Ce dernier avançait carrément le chiffre de 17% de retweets en plus pour chaque mot provoquant l’indignation. Pour l’amour du like, on a donc pas fini de pousser des coups de gueule sur les réseaux. 

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
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