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Premiers résultats encourageants des vaccins à ARNm chez les femmes enceintes

Le suivi, aux Etats-Unis, d’une cohorte de plus de 35 000 femmes enceintes n’a pas mis en évidence d’effets secondaires particuliers chez les mères ou leurs enfants

Aux Etats-Unis, les femmes enceintes sont encouragées à se faire vacciner. — © REUTERS
Aux Etats-Unis, les femmes enceintes sont encouragées à se faire vacciner. — © REUTERS

Le New England Journal of Medicine a publié le 21 avril un article consacré à la vaccination des femmes enceintes par les vaccins à ARN messager (ARNm) aux Etats-Unis. Les auteurs disent ne pas avoir mis en évidence de «signaux relatifs à la sécurité» chez près de 36 000 futures mères ayant reçu une injection des vaccins de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, les deux seuls fabricants utilisant cette technologie et bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché. Ce sont aussi les deux seuls vaccins autorisés pour l’heure en Suisse.

Parmi les effets secondaires observés, les auteurs soulignent que les douleurs au site d’injection sont plus fréquemment rapportées chez les femmes enceintes que chez les autres. Les maux de tête, fièvres, douleurs musculaires et frissons ont à l’inverse été relevés avec une moindre fréquence.

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Durant le suivi des patientes, qui s’est étalé de mi-décembre 2020 à fin février 2021, un certain nombre de grossesses, suivies dans le cadre d’un programme national nommé V-safe, sont arrivées à leur terme. Sur 3958 grossesses terminées, 86% ont abouti à des naissances. La plupart des mères avaient été vaccinées au cours du troisième trimestre. Environ 9% des bébés sont nés prématurés, et aucun décès postnatal n’a été déploré. Les auteurs disent que ces chiffres sont similaires à ceux habituellement observés avant la pandémie, bien que ces statistiques ne soient pas directement comparables. La plupart des grossesses non achevées étaient le fait d’avortements volontaires, précisent-ils enfin.

«Ces travaux préliminaires n’ont pas mis en évidence de signaux de sécurité chez les personnes enceintes ayant reçu un vaccin à ARNm», conclut l’auteur principal Tom Shimabukuro, des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à Atlanta. Mais il faudrait poursuivre ce monitoring, plaide-t-il, notamment en l’élargissant aux femmes vaccinées plus précocement durant leur grossesse afin de mieux connaître les effets potentiels des vaccins sur les mères et leurs enfants.

Pas prévu en Suisse

Aux Etats-Unis, les femmes enceintes peuvent se faire vacciner librement. Les CDC les y encouragent sur leur site: «Les vaccins Covid-19 actuellement autorisés peuvent être proposés aux personnes enceintes ou allaitantes», tout en rappelant que les femmes enceintes font partie des populations à risque de développer des complications du Covid-19.

En Suisse, «pour l’heure, il n’est pas prévu de vacciner systématiquement les femmes enceintes», lit-on sur le site de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La stratégie vaccinale prévoit que seules les femmes vulnérables ou fortement exposées telles que les soignantes peuvent y prétendre après le premier trimestre, et uniquement avec l’accord de leur gynécologue, a précisé le 20 avril le responsable fédéral de la vaccination, Christoph Berger, lors d’une conférence de presse de l’OFSP. Si les résultats de ce genre s’accumulent, il n’est pas exclu que la balance bénéfice-risque finisse par pencher en faveur d’une vaccination généralisée des femmes enceintes.