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À Erevan, des milliers de personnes défilent pour commémorer le génocide des Arméniens

Des milliers d'Arméniens ont rendu hommage, samedi à Erevan, aux victimes des massacres perpétrés par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. Dans le même temps, le président français Emmanuel Macron s'est rendu devant un mémorial du génocide arménien dans le centre de Paris pour participer à un "moment de recueillement".

Une foule participe au 106e anniversaire du massacre des Arméniens par les Turcs ottomans, à Erevan, le 24 avril 2021.
Une foule participe au 106e anniversaire du massacre des Arméniens par les Turcs ottomans, à Erevan, le 24 avril 2021. © Karen Minasyan, AFP
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Des milliers de personnes ont défilé samedi 24 avril, des bougies et des fleurs à la main, à Erevan pour commémorer le 106e anniversaire des massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

La foule s'est rendue depuis le centre-ville de la capitale jusqu'au mémorial dédié aux victimes de ce que l'Arménie, une trentaine de pays du monde et une communauté d'historiens qualifient de génocide, un terme rejeté avec véhémence par la Turquie.

Des militaires, des dignitaires religieux, des femmes avec des enfants et des responsables du pays, dont le Premier ministre Nikol Pachinian, sont venus se recueillir près de ce mémorial surplombant Erevan, comme c'est la tradition en Arménie tous les 24 avril, jour du début des massacres en 1915.

Emmanuel Macron se recueille à Paris

En parallèle, samedi midi, le président français Emmanuel Macron s'est recueilli devant le mémorial du génocide arménien à Paris.

Arrivé place du Canada, où a été érigé en 2003 un monument en mémoire du génocide, il a rendu hommage aux victimes des massacres, aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo, de l'ambassadrice d'Arménie Hasmik Tolmajian, ainsi que des coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, Ara Toranian et Mourad Papazian, hors caméras de presse.

"Se souvenir du passé, en acceptant la vérité, rendre hommage aux morts et respecter la mémoire des vivants est notre devoir pour empêcher l'oubli, le déni, le mensonge", a écrit le chef de l'État dans sa lettre adressée à son homologue arménien Armen Sarkissian et dont l'AFP a eu copie.

"Nous nous souvenons ensemble des effroyables souffrances d'un peuple martyr" et "la France et l'Arménie sont unis dans l'amitié et la fraternité", ajoute-t-il.

"Engagé à vos côtés dans l'Histoire, nous le sommes aussi pour l'avenir, à l'heure où votre pays vient de traverser un conflit si meurtrier dans une région où le sang a trop coulé", écrit Emmanuel Macron en allusion au récent conflit du Haut-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Il appelle enfin à "construire une nouvelle page, celle de la paix, de la prospérité et de la réconciliation".

Son geste survient alors que dans la journée, Joe Biden devrait devenir le premier président américain à reconnaître le génocide arménien.

>> À lire aussi : "Joe Biden a toutes les cartes en main pour reconnaître le génocide des Arméniens"

Tensions accrues entre l'Arménie et la Turquie

Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués par l'Empire ottoman.

Mais la Turquie refuse l'utilisation du terme "génocide" et récuse toute velléité d'extermination, évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

La colère des Arméniens contre la Turquie ne fait que monter depuis la défaite de l'Arménie cet automne dans la région séparatiste du Haut-Karabakh, face à l'Azerbaïdjan soutenu par la Turquie.

Le Premier ministre arménien a qualifié ce conflit qui a éclaté en septembre et s'est terminé six semaines plus tard, après un cessez-le-feu signé sous médiation de la Russie, d'"agression azerbaïdjano-turque visant à anéantir la trace arménienne" au Karabakh.

"La politique étrangère expansionniste de la Turquie et ses aspirations territoriales à l'égard de l'Arménie sont une preuve de la renaissance de leur idéologie génocidaire", a affirmé Nikol Pachinian dans un communiqué publié samedi matin.

"L'Arménophobie est l'essence du panturquisme, et aujourd'hui nous pouvons voir ses manifestations les plus dégoûtantes en Azerbaïdjan", a-t-il ajouté.

Armé par la Turquie, l'Azerbaïdjan a infligé en automne une défaite humiliante à l'Arménie, qui avait vaincu les forces de Bakou lors d'une première guerre dans les années 1990.

L'Arménie a ainsi dû céder d'importants territoires dans le Haut-Karabakh qu'elle contrôlait depuis des décennies, en vertu d'un cessez-le-feu négocié sous l'égide de Moscou, qui a déployé ses soldats de maintien de la paix dans la région.

Durant la guerre, l'Arménie a accusé la Turquie d'être impliquée directement dans les combats, ce qu'Ankara dément. Plusieurs pays dont la France ont également dénoncé l'envoi aux côtés des forces azerbaïdjanaises de combattants proturcs venus de Syrie.

Vendredi soir, près de 10 000 personnes avaient défilé à Erevan, portant des flambeaux, pour rendre hommage à ces victimes.

Des militants du parti nationaliste et d'opposition Fédération révolutionnaire arménienne (FRA), qui étaient à la tête du cortège, ont brûlé eux des drapeaux turcs et azerbaïdjanais.

Avec AFP

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